notablog - Mot-clé - now is mine2024-02-14T11:34:52+01:00urn:md5:e838f6103b73d5ce71306164b60e8cbcDotclearSome optimismurn:md5:719126c38ccec21fb4931e64fd6acb152008-11-21T22:08:00+00:002009-01-15T14:13:01+00:00notafishA voiravec les yeuxfun is the way to gonow is mine <p><a href="http://geekandpoke.typepad.com/.a/6a00d8341d3df553ef01053582447b970c-pi"><img src="http://notablog.notafish.com/public/Divers/sky_not_falling.jpg" alt="sky_not_falling.jpg" title="sky_not_falling.jpg, janv. 2009" /></a></p>
<p>Source: <a href="http://geekandpoke.typepad.com/geekandpoke/2008/10/optimists---part-2.html" hreflang="en">Geek & Poke</a></p>http://notablog.notafish.com/post/2008/11/21/220-some-optimism#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/530La grange et autres histoiresurn:md5:3566e5d2965977ea076ece1d7c835e052008-01-09T21:26:44+00:002008-01-10T00:15:51+00:00notafishL'air du tempsFrankreichmots et rythmesnow is mine <p>Oh comme l'année commence bien !</p>
<p>Karl a rouvert les portes de <a href="http://www.la-grange.net/2008/01/01/longue-nuit" hreflang="fr">la Grange</a>, un an après les avoir fermées. Ce carnet web est une source de paix et de sérénité, une oasis de fraîcheur dans un monde de brutes. J'aime la Grange.</p>
<p>Et dans le même état d'esprit, celui des mots, je viens de finir <a href="http://muriel.barbery.net/?p=20" hreflang="fr">L'élégance du hérisson</a>. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu en français et je me rends compte combien cela me manque. Pour les mots, je vous le conseille.</p>http://notablog.notafish.com/post/2008/01/09/203-la-grange-et-autres-histoires#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/515I'm losing faithurn:md5:7bc68ba7d6d8846f0cedc4b6536443fd2007-07-22T21:54:46+00:002007-07-22T21:54:46+00:00notafishL'air du tempsnow is mineprise de chou<p>It happened to me once. I lost faith.</p> <p>Completely, utterly, at once. It must have been a slow process, but I remember it as a lightning strike, something that just beamed on me on day. It became evident all of a sudden. It was crystal clear.</p>
<p>I have the feeling I am losing faith again. Another kind of faith, one that believers might say is not even faith at all. It is a queezy feeling, if any. Guts churned at times, a faint sickness and a hopelessness that just sits in. Like a scene you'd close your eyes on because you realize you just don't want to remember it. You don't want to be part of it, or it to be part of you. I'm losing faith, we'll see where it takes me.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/07/22/195-i-m-losing-faith#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/505Sans issueurn:md5:5edb577160deffdcb84e6a61bb706b982007-07-20T11:15:38+00:002007-07-20T11:23:27+00:00notafishL'air du tempsnow is minethis world is crazy<p>Parfois ma vie ressemble un peu à ça.</p> <p>Un <a href="http://www.t45ol.com/play/562/pacman.html" hreflang="en">pacman</a> coincé entre deux fantômes.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/Divers/pacman.png" alt="" /></p>
<p>Je vais bien einh, j'ai juste besoin de vacances. (Et j'ai rêvé de ce Pacman. C'est bizarre, quand même).</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/07/20/194-parfois#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/504J'ai dix billets hors ligneurn:md5:2d7ff4f3326fbf66c7bb83cb0f88418e2007-06-27T18:35:20+00:002007-06-27T18:35:20+00:00notafishL'air du tempsmots et rythmesnow is mine<p>Et un jour, je promets, je les mettrai en ligne.</p> <p>En attendant, j'écoute <em>Sultans of Swing</em> et j'ai envie de danser. J'aime Dire Straits. Ca rend la vie plus gaie. Ou triste. Enfin, ça colle à la vie, quoi.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/06/27/189-j-ai-dix-billets-hors-ligne#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/499Parfois j'oublieurn:md5:b9415b9fd1def7f68a68dc39211ccd302007-06-03T17:17:13+00:002007-06-03T17:17:13+00:00notafishL'aventure d'une vie9 moisnow is mine<p>Trois jours à Copenhague, loin de la routine et du home sweet home. Ca permet de tester les nerfs et la volonté.</p> <p>Difficile, le voyage, pour la clope. Arrêter de fumer du jour au lendemain n'est de toutes façons pas facile, mais dans une ambiance "je connais personne et j'ai besoin d'avoir l'air cool", la dépendance du "social smoking" se fait cruellement sentir. J'ai trop fumé, c'est sûr.</p>
<p>En revanche, je me suis surprise en train d'oublier que je suis enceinte. Dans le bon sens du terme. Genre, on s'assoit à la terrasse d'un restaurant italien et c'est moi qui commande le vin, jusqu'à ce que portant le verre à mes lèvres, je me dise "Heu... faudrait peut-être pas que je boive trop". Non pas que j'ai eu l'intention de me saoûler direct, mais plutôt bon enfant, ce n'est pas le truc qui me tracasse, qui est toujours au premier plan de mes pensées, qui m'arrête dans tout ce que je fais. En bref, je me trouve étonnamment sereine. Détachée ? Je ne sais pas. On verra si ça dure, pour l'instant, ça me va bien. Tuinkel est plutôt cool et moi aussi. A part des nausées passagères et quelques douleurs normales (c'est écrit dans tous les bouquins), je vais bien.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/06/03/165-parfois-j-oublie#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/475Jour un (le jour où tu découvres)urn:md5:8000ed54b2785e5c1fafd2cb853cf8632007-05-28T14:20:07+00:002007-06-04T16:50:10+00:00notafishL'aventure d'une vie9 moisdiscoverynow is mine<p>Ce matin, quand même, après potentiellement 10 jours de retard, j'ai refait le test. Confirmation.</p> <p>Les deux petites lignes violettes sont très claires. Puis de toutes façons, je m'en doutais un peu. Hormones en vrac (je n'arrête pas de pleurer pour un rien, fallait me voir devant le dernier épisode de Gilmore Girls, tiens, une vraie fontaine), les seins un peu douloureux mais pas vraiment comme d'habitude, puis ce tiraillement au bas du ventre, qui veut se faire prendre pour un truc mensuel normal mais qui n'y arrive pas vraiment. Bref. Je suis enceinte. Bis.</p>
<p>La dernière fois, je n'ai pas osé écrire que je l'étais et m'en suis mordue les doigts. Simplement parce que j'avais besoin de suivre, ne serait-ce que pour moi, au jour le jour. Mais puisque l'aventure s'est terminée en queue de poisson, j'étais aussi contente de ne pas avoir fait publier les bans, sonner les trompettes et sortir le champagne. Cette fois, je décide donc d'écrire en arrière-plan. Quand j'en ai envie, si j'en ai envie. Puis un jour je publierai. Peut-être dans un mois, peut-être dans trois, peut-être dans neuf, peut-être jamais. On verra. Mais au moins je garderai une trace. Un signe.</p>
<p>J'ai un peu la trouille quand même. Faut arrêter de fumer, essayer de ne pas prendre 200 kg, éviter la déprime. Et ne pas penser à tout ce qui pourrait se passer. Entre l'oeuf clair de la dernière fois, ma peur panique de la grossesse extra-utérine, la tristesse de l'un de mes proches qui vient de découvrir que son enfant pas encore né est atteint de Trisomie 18, il y a de quoi flipper.</p>
<p>J'ai pas envie d'aller chez le médecin, on va attendre un peu, genre 4 semaines, pour voir si ça reste bien accroché. Puis là on ira pour se faire confirmer. Je ne veux pas revivre la visite bi-hebdomadaire pour m'entendre dire "je ne vois pas le coeur" ou "je ne vois pas l'embryon" (forcément, y'en avait pas). S'il ne doit pas les voir, autant tout savoir d'un coup et ne pas voir le truc évoluer, le doute s'installer, le stress grandir. On saura tout d'un coup.</p>
<p>Mais quand même, je suis enceinte. Je suis heureuse. Ca va pas être coton, mais je pense qu'on va rigoler quand même un peu.</p>
<p>Première étape, trouver un nom de code pour le bébé. Il voulait pas "Bobsy", je voulais pas de "Truc", on a décidé Tuinkel (un savant dérivé phonétique de Twinkle, qui veut dire "briller" pour une étoile, genre). Ce sera "das" Tuinkel, puisque l'allemand nous donne cette chance d'avoir un genre neutre. Voilà. Première décision arbitraire qui affecte la vie de cet' pauvre Tuinkel, plus petit qu'un moucheron.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/05/28/114-jour-un-le-jour-ou-tu-decouvres#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/425Conflict resolution (ce dont je me souviens)urn:md5:f383d71f2578566ac1aff1e1096b36ef2007-05-24T11:48:12+00:002007-05-24T13:50:39+00:00notafishCommunication(s) et jeux de motslong agonow is mineprise de chou<p>Il y a vingt ans de cela j'ai assisté à une conférence sur la résolution de conflits.</p> <p>Mon apolitisme invétéré fait que j'ai zappé à l'époque le contenu entier de la conférence, qui devait se rapporter à quelques conflits politiques et la façon dont ils étaient gérés. En revanche, à la fin de la conférence, les intervenants nous ont donné une petite boîte à outils rapide, que j'ai gardée tout ce temps et que je tente encore aujourd'hui d'utiliser dans mes démarches de communication.</p>
<p>Depuis, j'ai revisité ces outils qui sont en quelque sorte le B-A BA de toute démarche de médiation à la lumière de différents modèles plus ou moins compliqués appliqués dans des séminaires de management, de stratégie et autres travaux de groupe intéressants. Ma compréhension de ces outils remonte cependant à cette première conférence.</p>
<h4>Premier outil : le "I statement", le "parler au je" ou "le tu tue"</h4>
<p>En gros, il s'agit de toujours s'impliquer dans ce que l'on dit. Plutôt que de dire "tu ne comprends rien", tenter le "je n'ai pas dû m'exprimer clairement". Plutôt que d'envoyer un "tu n'écoutes pas ce que je dis" essayer un "je n'ai pas l'impression que tu écoutes ce que je dis". Ca paraît tout bête, mais c'est un exercice somme toute assez difficile. (Tiens, preuve par l'exemple ! la formulation correcte de cette phrase aurait été "je trouve que c'est un exercice assez difficile"). L'idée derrière ce "je" est d'une part de véritablement réfléchir ce que je dis, de le penser, d'en mesurer la portée et d'autre part de ne pas directement agresser l'autre en le mettant en porte-à-faux. Dire à quelqu'un, "Tu es vraiment très con" laisse finalement peu de doute sur l'universalité du problème. "Je suis con, c'est un fait, et personne ne peut le nier" pourrait être une interprétation que l'autre dérive de la phrase. Lui dire "je pense que tu es con", ou "je te trouve con" donne déjà un peu plus de liberté à l'autre. Il peut au moins se dire "bon, <em>elle</em> pense que je suis con, ce n'est pas le cas du monde entier".</p>
<h4>Deuxième outil : éviter l'art du ping-pong, ou l'acceptation de la critique.</h4>
<p>A la même phrase "tu es con" répondre "toi aussi" va invariablement déboucher sur une impasse, un arrêt de la communication. Partant du principe que l'outil numéro 1 est déjà absent de cette phrase, il faut apprendre à se défendre intelligemment. Il manque le "je" au répondant de le remettre dans la critique. A l'affirmation "tu es con" je répondrais plutôt "tu penses que je suis con, d'accord, j'accepte cette critique, mais je voudrais savoir pourquoi tu penses cela ?". On remet la communication sur les rails en replaçant les responsabilités. Le mécanisme là vise à accepter le sentiment de l'autre, à le replacer dans un contexte plus favorable et à demander les raisons de ce sentiment. Très souvent, l'acceptation de la critique plutôt que son déni, ou son renvoi tel quel dans la face de l'autre, permet d'étayer le débat et de désamorcer ce qui peut finir en une conversation frustrante pour les deux parties.</p>
<p>Pour avoir fait l'essai plusieurs fois, l'acceptation de la critique est parfois même assez déstabilisant pour l'"agresseur". Conversation typique :</p>
<blockquote><p>A : "Tu es con !" <br />
B : "Oui, tu as raison, je suis probablement con, peux-tu cependant me dire exactement en quoi je suis con ?"<br />
A : "Euh, ben, c'est pas vraiment ce que je voulais dire, mais là vraiment, tu as agi n'importe comment".<br /></p></blockquote>
<p>On retombe sur la critique constructive de l'action plutôt que de la personne. On passe du ping-pong au match de foot, où le jeu se joue en équipe et où le but redevient commun, trouver une solution à un problème donné.</p>
<h4>Troisième outil : ce que je pense, ce que je dis, ce que l'autre entend et ce que l'autre comprend</h4>
<p>Et là, croyez-moi, entre ce que je pense et ce que l'autre comprend, il y a au moins l'équivalent de trois fois la distance de la terre à la lune. J'ai déjà ébauché ailleurs ma théorie sur l'<a href="http://notablog.notafish.com/index.php/2004/11/05/4-de-linterpretation-theorie-nota-fumeuse" hreflang="fr">interprétation</a>, dérivée en fait de ce troisième outil.</p>
<p>Le secret, pour combler le fossé qui sépare ce que je pense de ce que l'autre comprend, se cache d'une part dans le postulat de base qui dit "je ne suis pas dans la tête de l'autre, donc il se peut que j'ai mal interprété" et d'autre part dans cet outil fantastique qu'est la reformulation.</p>
<p>Le postulat de base est le plus difficile. Dans un monde idéal, il faudrait arriver à se détacher complètement de soi, des sentiments qu'on a pour l'autre et regarder d'un oeil neutre les mots utilisés dans la communication. Inutile de dire que dans notre monde, c'est particulièrement impossible. Nous arrivons tous avec une culture, un passé, une humeur et nos mots sont souvent le produit de tout cela. Tant les mots que nous disons que ceux que nous recevons. Du coup, il faut apprendre à prendre un pas de recul. Avant de répondre à une question, une affirmation, une critique, avant de s'énerver et de retomber dans le ping-pong ou la conversation stérile, il faut se demander "ai-je bien compris cela comme cela a été pensé ?".</p>
<p>Combien de fois me suis-je retrouvée dans une situation où, par manque d'information, par interprétation trop rapide d'un mot ou d'un ton, j'ai répondu à côté de la plaque ? Trois milliards, au moins. Je crois que c'est l'outil le plus difficile à mettre en oeuvre. Il faut arriver à encaisser d'une part, à analyser de l'autre, à reformuler ensuite pour être sûr qu'on a bien compris et après, seulement après, à répondre.</p>
<p>En gros, il ne faut jamais oublier de demander "j'ai compris cela, est-ce que c'est bien ce que tu as voulu dire ?". Et le redemander et le re-redemander pour être sûr qu'on ne répond pas à côté. Je crois que nous avons tous tendance à ne prendre dans les mots que ceux qui vont bien avec notre humeur du moment, qu'ils soient bons ou mauvais et que l'interprétation trop rapide nous amène parfois à voir des vessies là où il n'y a que lanternes et des montagnes où il n'y a que fourmilières.</p>
<p>La difficulté principale de la reformulation réside à mon avis dans le fait que s'arrêter trois minutes pour être sûr que les mots ont la même signification pour les deux parties (et donc finalement partir du principe que l'on n'a pas compris, ou que l'on s'est mal exprimé) demande une sacrée dose d'humilité. Que moi, en tous cas, je n'ai pas. Mais je me soigne (depuis au moins vingt ans... c'est pas gagné, mon histoire).</p>
<h4>Conclusion</h4>
<p>Pour finir, une situation (bien sûr complètement inventée) pour illustrer le tout.</p>
<blockquote><p>A : "Tu n'as pas fait la vaisselle !" <br />
B : "Peut-être, mais toi, hier, tu ne l'as pas faite non plus et puis de toutes façons, tu as toujours quelque chose à me reprocher, j'en ai assez !"<br /></p></blockquote>
<p>La conversation stérile par excellence. Agression par le tu (<em>le tu tue</em>), reproche sous-jacent dans le ton, match de ping-pong de haute volée, extension du sens de la phrase "vaisselle" qui n'était finalement que l'énoncé d'un fait.</p>
<p>Ce que je pense qu'il faudrait dire :</p>
<blockquote><p>A : "Tu n'as pas fait la vaisselle !" <br />
B : "C'est vrai, mais je trouve le ton que tu emploies empli de reproches. Essaies-tu de me dire autre chose ?".<br /></p></blockquote>
<p>Acceptation, parler "je" pour qualifier le ton, tentative de reformulation des sentiments pour ouvrir la communication.</p>
<p>Ce serait bien si on savait faire ça tout le temps, non ?</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/05/24/183-conflict-resolution-ce-dont-je-me-souviens#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/4931971 : 0 - La faux sur l'épauleurn:md5:c311f2094cdb1ae7e159c9bd4d7322972007-04-13T18:50:38+00:002007-04-13T18:51:43+00:00notafishCheminslong agonow is minepetits cailloux et ricochets <p>L'année 1971 fut pour moi très courte. Un mois, même pas. Et ma naissance fut, comme beaucoup de naissances, liée de près à la mort. Mon grand-père, dont j'étais la première petite-fille (et accessoirement, le premier enfant de son seul fils), mourut trois jours après ma venue au monde.</p>
<p>De lui je ne connais pas grand-chose, sinon le nom que lui avaient donnés mes deux cousins plus âgés, "Daddy" et qu'il était un "grand homme", un mec bien. Il était "du siècle", né en 1900, avait vécu sa vie à la force du poignet, avait monté sa société, vendait des voitures, des Citroën. J'ai cru comprendre qu'il était même ami avec André Citroën, ou au moins qu'il le connaissait. Il pilotait des avions, avait monté sa propre compagnie aérienne, qui reliait la France à Madagascar.</p>
<p>Sa vie cependant reste assez floue, on ne m'en a pas dit grand chose. Je sais pourtant qu'il se préparait pour assister au mariage de sa nièce quand il est mort. C'était le 7 décembre 1971. Il n'est jamais monté dans la voiture et n'a jamais assisté au mariage de sa nièce. Du coup, les lettres de félicitations que j'ai retrouvées dans les placards de mes parents sont surtout des lettres de condoléances.</p>
<blockquote><p>Toutes nos condoléances pour la mort de votre père/beau-père/mari/oncle. Ah, et félicitations pour la petite Delphine, qui arrive à un bien triste moment.</p></blockquote>
<p>Ces lettres sont étranges à lire, j'ai du mal à imaginer l'état d'esprit de mes parents et surtout de papa, qui a dû se retrouver cisaillé entre la joie d'accueillir un premier enfant et la douleur de perdre un père. Maman me raconte que je n'étais pas très pressée d'arriver et que mon grand-père venait tous les jours la voir pour lui demander "alors, il arrive, ce bébé ?" Il m'attendait "comme le Messie", peut-être pressé par on ne sait quelle prémonition inconsciente qui lui faisait sentir qu'il fallait que j'arrive avant qu'il ne parte.</p>
<p>Je ne sais pas si cela date de ce moment, mais je considère depuis toujours la mort comme une partie de la vie, l'une de ses composante logique. Comme une pièce sans laquelle le puzzle perd toute son âme. Si, comme le décrit Pratchett, la vie est un grand bonhomme avec une faux sur l'épaule, il devait être au chevet de mon lit de naissance et m'est grâce à cela un peu familier. Il ne m'a jamais vraiment fait peur.</p>
<p><em>Note : Ce billet a été simultanément publié sur <a href="http://ricochets.des-blogueurs.org/" hreflang="fr">Petits cailloux et ricochets</a></em></p>http://notablog.notafish.com/post/2007/04/13/175-1971-0-la-faux-sur-l-epaule#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/485Ozymandias, king of kingsurn:md5:df7b27234d196dddb0a6e262c82d04612007-03-12T20:02:30+00:002007-03-12T20:03:46+00:00notafishPlumesliving with the famousnow is mineplume bleu-noir<p>Au cours d'une conversation sur la gloire, on m'a fait part de ce poème de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Percy_Bysshe_Shelley" hreflang="fr">Shelley</a></p> <blockquote><p>I met a traveller from an antique land<br />
Who said:—Two vast and trunkless legs of stone<br />
Stand in the desert. Near them on the sand,<br />
Half sunk, a shatter'd visage lies, whose frown<br />
And wrinkled lip and sneer of cold command<br />
Tell that its sculptor well those passions read<br />
Which yet survive, stamp'd on these lifeless things,<br />
The hand that mock'd them and the heart that fed.<br />
And on the pedestal these words appear:<br />
"My name is Ozymandias, king of kings:<br />
Look on my works, ye mighty, and despair!"<br />
Nothing beside remains: round the decay<br />
Of that colossal wreck, boundless and bare,<br />
The lone and level sands stretch far away.</p></blockquote>
<p>J'aime.</p>
<p>Traduction <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ozymandias_%28po%C3%A8me%2C_Percy_Bysshe_Shelley%29" hreflang="fr">ici</a>.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/03/12/171-ozymandias-king-of-kings#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/481Non pas que...urn:md5:6c83ea3874167e4d6489dbc3ab47aac42007-03-02T12:29:21+00:002007-03-02T18:26:17+00:00notafishL'air du tempsblognow is mine<p>...je sois une blogueuse prolifique. Mais bon.</p> <p>Un mois et plus de presque silence (je me suis endormie dans le train et ai dû oublier de descendre au terminus). En un mois et plus, il s'en passe des choses.</p>
<p>J'ai fait un tour à Rotterdam, j'ai été embauchée par la Wikimedia Foundation comme Chapters coordinator, j'ai été enceinte, j'ai visité Gouda et mangé des milliards de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Stroopwafel" hreflang="fr">stroopwafels</a>, j'ai re-regardé <em>The Incredibles</em> parce qu'il ne l'avait pas vu, j'ai été hospitalisée dans une clinique allemande pour un Küretage (et j'ai par là apprivoisé cent des peurs qui m'accompagnaient sur l'hôpital en langue étrangère, la grossesse, le système de santé allemand...), je suis allée à Paris, je n'ai pas fait un rapport financier, j'ai arrêté de fumer (et suis en train de recommencer), j'ai enfin installé <em>Feuxtravaux</em> sous wine et ça marche, j'ai mangé des carottes, j'ai passé des milliers d'heures au téléphone à éviter la fin du monde, j'ai procrastiné comme une dingue, j'ai pris 300 photos, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai commencé à apprivoiser The Gimp (comme quoi, tout n'est pas perdu), j'ai fait des soupes de légumes et j'ai même installé dotclear 2 qui tourne enfin sous Ouvaton.</p>
<p>La suite au prochain numéro.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/03/02/166-non-pas-que#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/476Des envies de violenceurn:md5:84ef82c26617f1a3eefe941205fa72612007-01-23T14:12:02+00:002009-01-13T08:13:46+00:00notafishCross country, across culturesnow is minepétage de plombs <p>Si un jour je croise sa route, je crois que j'hésiterai à peine une fraction de seconde entre mon poing volant ou un simple crachat au milieu de son faciès déformé par la haine et la folie. Extérioriser. Comme on fait son deuil.</p>
<p>Tiens, ça va mieux tout d'un coup.</p>http://notablog.notafish.com/post/2007/01/23/161-des-envies-de-violence#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/471Mes multitudes à moi sont uneurn:md5:bf12a3e5d462e5992063ea7348b7646f2006-12-21T02:40:16+00:002006-12-21T03:00:54+00:00notafishCheminsdiscoverynow is mineplume bleu-noir<p>Il fait froid dans cette maison belle et emplies de fantômes bienveillants, qui porteront sur mon sommeil un regard doux dès que les mots se seront égrenés et que j'aurai trouvé sous la couette la chaleur que l'immensité ne veut pas conférer aux murs.</p> <p>Dans d'autres lieux, elle parle de <a href="http://www.traou.net/blog/index.php?2006/12/03/166-multitudes" hreflang="fr">multitudes</a>, d'êtres de soi (de soie ?) qu'elle aurait laissés au bord de la route. De morts d'être, d'oublis et de renaissances. D'<q>amalgame disparate dont je ne perçois plus bien l’origine</q>. Elle me parle de ses multitudes et me donne envie de dire les miennes.</p>
<blockquote><p>(I am large, I contain multitudes.) - Walt Whitman <sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#pnote-159-1" id="rev-pnote-159-1">1</a>]</sup></p></blockquote>
<p>Comme il est long, le chemin qui mène à moi. Comme il est dense. A la question de l'incrédule <q>Peut-on vraiment aimer plusieurs fois ? Peut-on vraiment faire entrer, dans un coeur somme toute physique, tout cet amour de l'autre, des autres ?</q>, les mots de l'Amie <q>The heart expands in the process.</q>. Le coeur grandit avec. Le coeur s'adapte, comme un ventre de femme, qui aura juste assez de place pour le futur en marche. Et la carcasse ?</p>
<p>Je me retourne, un oeil par dessus l'épaule et je sais qu'elles ne sont pas mortes. Je ne peux pas me dire que ces autres moi, ces aimantes, ces rageantes, ces souriantes, la pinailleuse ou l'emmerdeuse, la silencieuse et la bavarde, celle que tu aimais, celle qu'il a aimée, l'iconoclaste, l'adolescente, la fille à lunettes, la petite grosse, la forte en thème et la nulle en latin, la grise du matin et la belle du jour, je ne me résous pas à les laisser partir. Je les accroche, je les pends à mon cou, je les emmitoufle. Elles sont toutes là, ces multitudes, un peu comme une croix, un peu comme un fardeau parfois. Mais surtout comme des vagues si salées de larmes et de rires qu'elles me portent plus souvent qu'elles ne me pèsent. Poussée, contre-poussée, elles sont mon apesanteur. Ces autres moi aux reflets de dauphine.</p>
<p>Je me rappelle certains de leurs mots, comme gravés dans le bois blanc du banc que l'une a assemblé de ses mains pour se reposer de la route longue, pendant que l'autre sous le chêne adjacent déclamait des poèmes. Je me rappelle leurs éclats, leurs ombres et leurs rayons. Je les aime toutes, je ne veux en oublier aucune. Je ne peux en oublier aucune. Elles sont mes multitudes, mon unicité. Elles sont une. Mon moi, mon toit.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#rev-pnote-159-1" id="pnote-159-1">1</a>] In <a href="http://www.daypoems.net/plainpoems/1900.html" hreflang="en">Song of Me</a>, 51</p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/469Les Fabulettes (Des collections - 2)urn:md5:bb57b7c971dc29d29d7d15a5306fe0dc2006-11-23T16:28:03+00:002006-11-24T10:19:45+00:00notafishPlumesAnne(s)now is mine<p><<a href="http://notablog.notafish.com/index.php/2006/11/21/149-des-collections">ça commence là</a></p>
<p>Ma marraine s'appelle Marie-Anne. Probablement le premier signe de ces "Anne" qui n'ont cessé de parsemer ma vie.</p> <p>En y réfléchissant bien cependant, je pense que la première Anne "consciente" de ma collection accidentelle était Anne Sylvestre. J'avais quoi, six ou sept ans, peut-être moins (maman me corrigera) lorsque Anne Sylvestre a fait irruption dans notre vie. Les Fabulettes d'Anne Sylvestre accompagnaient notamment nos voyages de Carcassonne à Bordeaux. A l'époque, pas d'autoroute. Nous voyagions toujours en Citroën (boulot de papa oblige) et n'avions connu que cela, donc n'étions que rarement malades, malgré les suspensions dignes de Space Mountain. Nous avions à la maison un éventail important de 45 tours d'Anne Sylvestre, qui allait des aventures de la Petite Josette aux Fabulettes "chansons pour". Papa et maman avaient enregistré des cassettes que nous passions en boucle dans la voiture. Sur la "route des bosses", surnom que nous aviosn donné à la nationale 113 bien déglinguée, nous chantions à tue-tête entre deux jeux de "bornes". Je nous entends d'ailleurs encore demander "On joue aux bornes ?". Il s'agissait d'être le premier à voir la borne qui égrenait les kilomètres le long de la route. Je soupçonne mes parents d'avoir un peu triché en suivant le compteur, nous étions quant à nous le nez scotché à la fenêtre, les yeux rivés sur le bas-côté, tendus comme des arcs pour être la première à crier "borne !". Sur 350 kilomètres, ça devait être lassant. Les bornes sont des bestioles peureuses, elles avaient l'art de se cacher dans les herbes ou dans les fossés et étaient d'ailleurs plus faciles à repérer sur une nationale, où le rouge tranchait avec le vert des mauvaises herbes, que sur une départementale, où le jaune se fondait dans la végétation. Entre deux jeux de bornes donc, nous chantions à tue-tête les chansons d'Anne Sylvestre, que nous connaissions par coeur.</p>
<blockquote><p>Une auto verte, une auto bleue, une auto rouge ou deux...<br />
Oh papa mets ton clignoton, tonton, tontaine et tonton ; <br />
mais ça s'appelle un clignotant, tant pis tant pis maman". <br /></p></blockquote>
<p>En écrivant ces mots, je ne peux m'empêcher de fredonner. Les mélodies d'Anne Sylvestre sont restées gravées dans ma mémoire et le sourire qui me vient en les chantant aujourd'hui me laisse dire que cette première Anne de ma vie a laissé une trace vive et belle. Sont-ce les mots qui réveillent mon enfance ? Ou simplement la chaleur des paroles qui font encore écho aujourd'hui à l'enfant que je suis ? "Dans ma fusée" me fait encore rêver, "Pour se réveiller" a gardé toute sa vérité de matins difficiles, "Je pense à Noël" remue au plus profond de mes entrailles l'idée que la religion pourrait être simple, si elle était vraie. Anne Sylvestre avait des mots plein de sens et des musiques qui prennent au coeur, des mots magiques.</p>
<p>J'ai d'ailleurs, depuis, racheté toutes les Fabulettes de mon enfance et d'autres encore, qui sont sorties bien après que j'ai passé l'âge de les écouter. Je ne dois pas être la seule à avoir été touchée. Lorsque ma soeur nous a envoyé il y a peu une vidéo de son fils, franco-anglo-australien par la naissance, il souriait aux anges et Anne Sylvestre chantait ses Fabulettes en musique de fond. Si un jour j'ai des enfants, je me suis promis de leur faire écouter ces chansons. Je ne peux qu'espérer qu'ils aimeront eux aussi. Les fabulettes sont des mots que l'on a envie de transmettre.</p>
<p>C'était donc la première Anne. D'autres ont suivi et ma collection s'est agrandie.</p>
<p>...à suivre...</p>http://notablog.notafish.com/post/2006/11/23/151-les-fabulettes-des-collections-2#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/461Brouillardurn:md5:cd1979f9671a1b143d5bb3b011f7dfc22006-11-19T23:59:32+00:002006-11-20T01:03:03+00:00notafishL'air du tempsavec les yeuxnow is mine <p>Le temps qu'il a fait toute la journée reflète bien le temps qu'il fait dans ma tête.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/koenigstein/brouillard.jpg" alt="" /></p>http://notablog.notafish.com/post/2006/11/19/148-brouillard#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/458Morceau de cultureurn:md5:498bf388563854d18449908c2f12808e2006-11-12T14:06:58+00:002006-11-12T15:24:06+00:00notafishCheminsfamilles je vous hais-menow is mine<p>Il y a très peu de choses que je regrette d'avoir faites ou de ne pas avoir faites. L'une d'elles est de n'avoir pas pris le temps, lorsque j'avais quinze ans, d'écouter ma grand-mère. Ou plutôt, de profiter d'elle.</p> <p><a href="http://www.lasagacigarette.com"><img src="http://notablog.notafish.com/public/Divers/co_senior_service_petit.jpg" alt="Senior Service" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" longdesc="Le paquet de Senior Service de ma grand-mère - source www.lasagacigarette.com" /></a>Ma grand-mère parlait espagnol, lisait et récitait Neruda dans le texte, jouait du piano et possédait une discothèque hallucinante (de classique en particulier), une bibliothèque au moins aussi impressionnante. Elle écrivait des histoires qu'elle nous racontait et qu'elle enregistrait pour que nous puissions les écouter sur nos mange-cassettes. Elle nous faisait chanter, nous obligeait à nous triturer les méninges pour raconter des histoires à notre tour. Elle m'a emmenée à Barcelone et m'a fait découvrir Gaudi et le chocolat chaud sur la Plaza Real, elle faisait des paris qu'elle était sûre de gagner avec pour enjeu l'écriture d'un poème. Elle avait des amis italiens et peut-être saoudiens et probablement sud américains. Elle avait voyagé partout dans le monde et au dessus du fauteuil à côté du piano il y avait un diable marionnette de Bali. Elle fumait comme un pompier, des Senior Service<sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/11/12/138-morceau-de-culture#pnote-138-1" id="rev-pnote-138-1">1</a>]</sup> d'abord, que le buraliste du bas de la rue importait exprès pour elle, puis des Rothmans Rouge quand elle s'est fâchée avec le buraliste. Elle aimait le requiem de Fauré.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/famille/mamy_copy.jpg" alt="ma grand-mère" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Ma grand-mère était un puits de culture, aimait Dalida pour la femme qu'elle était et moi j'avais quinze ans et franchement, je m'en fichais un peu. Jusqu'à ce que je parte aux Etats-Unis. Et que je revienne. Je suis revenue à dix-sept ans, avec la ferme intention de rattraper le temps perdu, les heures passées à hocher de la tête sans vraiment écouter, les rendez-vous manqués. Revenue avec la ferme intention de me faire papier buvard pour ingurgiter toutes ces choses qu'elle avait à partager. Je suis revenue en juin 1989. Elle est morte le 2 ou le 3 août 1989, à l'âge exact de 77 ans. Et je suis restée avec mes envies, comme une idiote qui voit partir devant ses yeux le train qu'elle devait prendre.</p>
<p>Il y a quelques jours, Arne et moi avons décidé de nous tenir à un rendez-vous culturel par semaine, culture au sens très large du terme. Ce sera notre "Kulturstück der Woche" - morceau de culture de la semaine, qui a commencé avec <a href="http://notablog.notafish.com/index.php/2006/11/10/137-souad-massi-rythme-et-soleil" hreflang="fr">le concert de Souad Massi</a>. Du coup, ça a dû me travailler, parce que je me suis réveillée hier matin d'un rêve dans lequel ma grand-mère était là. Je ne me rappelle plus les détails, alors même que je les ai raconté à Arne sur le moment, tout ce que je sais, c'est qu'après avoir raconté ce rêve j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, comme si, dix-sept ans après, je me retrouvais encore une fois comme une idiote sur le quai de la gare, avec la sale impression d'avoir raté le train. A moins qu'au contraire, cette fois, je ne me sois enfin dit que je venais de rattraper le train que j'avais manqué ces dix-sept dernières années.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/11/12/138-morceau-de-culture#rev-pnote-138-1" id="pnote-138-1">1</a>] source de l'image <a href="http://www.lasagacigarette.com" hreflang="fr">www.lasagacigarette.com</a></p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2006/11/12/138-morceau-de-culture#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/448Souad Massi, rythme et soleilurn:md5:cf138da3277af6841c9dcf6855f3cd792006-11-10T00:47:25+00:002006-11-10T01:30:26+00:00notafishCross country, across culturesles autres motsmots et rythmesnow is mine<p>J'ai découvert <a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/11/10/souadmassi.artistes.universalmusic.fr/" hreflang="fr">Souad Massi</a> par le biais de son duo avec Marc Lavoine, <em>Paris, Paris</em>. La chanson Paris illustrait une <a href="http://www.paris.fr/portail/accueil/Portal.lut?page_id=1&document_type_id=2&document_id=12020&portlet_id=815" hreflang="fr">publicité pour le cinéma à 3 euros</a> en 2005.</p> <p>J'ai ensuite écouté l'album <em>Deb</em> et suis "tombée en amour", comme disent les québécois, de sa voix chaleureuse, des rythmes ensoleillés comme des plus poignants qui composent son répertoire. Les chansons en français, notamment la chanson <em>Passe le temps</em> m'ont confirmé dans l'idée que j'aimais.</p>
<p>Du coup, lorsque j'ai vu la semaine dernière qu'elle chantait à la <a href="http://www.brotfabrik.info" hreflang="de">Brotfabrik</a> à Francfort, je me suis promis d'y assister. C'était ce soir. C'était magique.</p>
<p>Presque deux heures de concert envoûtant. Une salle comble de spectateurs comblés. La musique de Souad Massi est un mélange heureux de rythmes arabes, de sonorités andalouse, de rock et de balades, accompagnant une voix chaude et vibrante. Impossible de rester impassible à l'écoute de ses chansons, que l'on soit touché par l'émotion qui s'en dégage ou embarqué dans le rythme qui les soutient. La salle tour à tour dansait en accompagnant les musiciens de ses applaudissements ou se taisait, fascinée par la douceur de la guitare et la mélodie ensorcelante de l'arabe. Je regrette de ne pas comprendre les paroles, les quelques textes français donnant la mesure du talent de l'artiste (auteur compositeur interprète, pas moins).</p>
<p>Les musiciens accompagnent la chanteuse avec sincérité et brio. Je tiens tout particulièrement à souligner la prouesse du percussioniste, Rabah Khalfa, dont les mains expertes caressant tour à tour une <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Darbouka" hreflang="fr">derbouka</a>, un <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Bendir" hreflang="fr">bendir</a> ou un tambourin sont un plaisir des yeux et des oreilles. Sa voix claire se marie par ailleurs harmonieusement avec celle de Souad Massi, la soulignant et la complétant pour donner un ensemble charismatique et brillant.</p>
<p>En bref, si Souad Massi passe près de chez vous, précipitez-vous.</p>http://notablog.notafish.com/post/2006/11/10/137-souad-massi-rythme-et-soleil#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/447Akute Belastung mit drohender somatischer Entgleisung aufgrund kulturelle Unterschiedeurn:md5:5f4cb897f2c87aafe647aa119ba007c92006-07-19T12:48:01+00:002006-07-23T17:12:42+00:00notafishCheminsles autres motsnow is mine<p>Ca fait peur, einh ? Je vous enjoins à entrer la phrase dans un <a href="http://world.altavista.com/" hreflang="fr">traducteur en ligne</a> pour en saisir le sens caché et profond. En fait, c'est la phrase passe-partout utilisée par ma psy pour expliquer à ma Krankenkasse (la sécu locale) pourquoi ils doivent casquer. Ce dont je souffre, quoi.</p> <p>Le plus difficile à vivre, quand on est dans un pays étranger, ce sont les mots dont on ne comprend pas vraiment le sens et qui ne trouvent jamais leur pendant dans aucun dictionnaire, parce qu'ils sont dépendants d'un contexte bien précis. En l'occurrence, je saisis à peu près le sens de cette phrase, grâce à moultes explications (en anglais dans le texte) mais sur le moment, je dois avouer que oui, ça m'a fait peur. Pas tant pour ce que la phrase dit que parce que c'est dans ces moments-là, lorsqu'on me jette à la figure des mots à rallonge, ou des mots un peu techniques, voire des mots tous simples mais qui ne figurent pas dans mon vocabulaire, que je me sens toute petite. <a href="http://dict.leo.org/frde?search=belastung&searchLoc=0&lp=frde&lang=fr&cmpType=relaxed&relink=on&sectHdr=on&spellToler=std" hreflang="de">Belastunguée</a> quoi. Vous voyez ce que je veux dire ?</p>
<p>[PS. billet antidaté parce qu'il était dans mon ordi depuis quelques jours]</p>http://notablog.notafish.com/post/2006/07/19/117-akute-belastung#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/424A la une de vos blogs d'étéurn:md5:b25ada2dd3a089a14873fc4942e7d0032006-06-18T11:59:20+00:002006-06-20T07:21:58+00:00notafishCheminsnow is mine<p>J'ai comme un pincement au bord de l'oeil gauche. J'ai beau frotter, il semble que soit coincée sous ma paupière une larme infinie, vieille d'une trentaine d'années, près de trente-quatre, pour être précise.</p> <p>Si l'on considère les années d'insouciance où le corps n'est que cette chose au bout de la tête que l'on apprivoise pour apprendre à marcher, à attraper, à embrasser, il doit y avoir un peu moins de trente-quatre ans. Je n'ai pas de souvenir précis de la première fois, cette première fois où mon corps s'est tout à coup retrouvé affublé de cet adjectif que je n'avais pas vraiment vu venir et que même aujourd'hui j'ai du mal à écrire. Grosse. Un adjectif de cour d'école "Oh la grosse !", un adjectif de dîners familiaux "Il serait bon que tu fasses attention à ton poids, tu es un peu grosse", un adjectif venin que je me répète devant la glace : "Je suis grosse". Et puis il a les syntaxes afférentes, toutes les variantes possibles et imaginables. "Qu'est-ce que tu as maigri !" exclamation qui se veut sympathique, mais dont le sous-entendu "Tu étais grosse" est si gros lui-même qu'on en oublie le compliment. "Machin a perdu vingt kilos, il revit", avec un regard en coin sur ma large silouhette. "Montez sur la balance. Oh. Hmmm. Vous êtes grande, mais il faudrait que vous perdiez du poids, vous êtes au dessus de la moyenne, ce n'est pas bon pour votre santé", de la femme en blouse blanche de la médecine scolaire, ou de la médecine du travail. Sans compter les magazines, les achats de maillot, les lits pliants de chambres d'amis sur lesquels on n'ose plus se coucher de peur de faire exploser les ressorts.</p>
<p>J'ai dû commencer mon premier régime à 10 ans, je me souviens de petits-déjeuners au gruyère moutarde, probablement un remède miracle à la Atkins ou autre méthode miraculeuse et rapide. Je crois bien que j'ai suivi celui là de concert avec papa. Puis il y a eu les hauts, les bas, les années difficiles, les victoires durables ou plus éphémères. <a href="http://notablog.notafish.com/index.php/2006/02/19/60-anne-sylvestre-a-tout-compris" hreflang="fr">Anne Sylvestre</a> m'a aidée à m'accepter un peu à quinze ans avec sa chanson <a href="http://perso.orange.fr/denis.feldmann/sylvestre.htm" hreflang="fr">Carcasse</a>, à vingt avec l'histoire de <a href="http://www.paroles.net/chansons/21349.htm" hreflang="fr">Ronde Madeleine</a>. Les incongruités de la vie, comme celle qui a fait que j'étais la seule européenne a avoir perdu du poids en vivant deux ans aux Etats-Unis (passés les premières euphories, j'ai abandonné, au contraire d'autres, le coca à tous les repas). Les quinze kilos perdus grâce à telle ou telle recette miracle, repris aujourd'hui.</p>
<p>Je passe sur les hommes qui ne me regardaient pas. Ceux qui ont eu la bonne idée de me dire après le premier lit "Il y a une chose qui me gêne, tu es grosse". Je remercie ceux qui ont fait semblant, où ceux que mon poids et ma silhouette n'ont pas eu l'air de gêner. Je ne remercie pas la mère de celui que j'ai aimé le premier qui m'a fait comprendre que je n'étais pas "assez bien" pour son fils en me regardant d'un air étrange. Il était beau, j'étais grosse.</p>
<p>Puis il y a une semaine, ma cheville droite qui enfle de façon bizarre. Une recherche sur Google et la certitude que le surpoids n'est pas étranger à cela. Je crois que c'est la première fois depuis trente-quatre ans que je prends dans les dents autre chose qu'un danger moral à propos de ma corpulence. Ce qui jusque là n'était qu'un fardeau de l'esprit devient tout à coup beaucoup plus réel. Le coeur, la circulation, la vie quoi. Alors je tombe sur <a href="http://brols.net/2006/06/11/471-imc" hreflang="fr">M. LeChieur</a>, qui renvoie vers <a href="http://embruns.net/vie-privee/perdre_10_kilos.html" hreflang="fr">Le capitaine</a>. Depuis une semaine, je mange des salades. Les miennes sont avec vinaigrette, parce que les bienfaits de l'huile d'olive, tout ça.</p>
<p>Puis j'arrive ici, l'Amérique, où le gros est relatif. J'ai l'impression d'être presque maigre dans ce pays démesuré. Des enfants aux vieilles dames, des jeunes keums des banlieues aux cadres costardisés/cravatisés. Tous gros. Très gros. C'est ce qui m'a toujours le plus étonné chez moi, le fait d'arriver à dire d'un autre "Oh, qu'il est gros !". D'arriver à stigmatiser de la même façon que je le suis. Une vengeance larvée ? une façon de me dire "je ne suis pas seule" ? Je ne sais pas. Combien de fois ai-je regardé une femme que je trouvais grosse (et donc laide - j'ai soigneusement évité le mot jusqu'ici, mais c'est la le fin mot de l'histoire) au bras d'un homme en me disant "tu vois, tout le monde trouve, il y a de l'espoir". Simplement mesquin ? Ou mécanisme de défense et de réassurance ? Aujourd'hui j'ai un homme qui se fiche de mon poids, qui le dit en tous cas (et voilà à quel point trente ans de doute sont mauvais, j'en viens à douter de sa sincérité...). Ca aide, vraiment, pourtant, je suis plus grosse aujourd'hui que je ne l'ai jamais été.</p>
<p>Ce matin, je lis <a href="http://bricablog.net/index.php/2006/06/16/956-soi-et-son-corps" hreflang="fr">Veuve Tarquine</a> qui renvoie vers <a href="http://www.traou.net/blog/index.php?2006/06/16/136-histoire-du-corps-tome-2" hreflang="fr">Traou</a>. A la une de vos blogs d'été, votre corps et vous. La larme se décoince, s'écrase sur mon clavier.</p>
<p>J'ai la ferme conviction que le corps est un reflet de l'âme, du cerveau, de l'esprit (quel que soit le nom que vous souhaitiez lui donner), que mon corps raconte mon histoire, mes guerres, mes blessures, mes bonheurs. La ferme conviction aussi que tout cela n'est que "dans ma tête" et qu'il ne tient qu'à moi de trouver le rouage grippé pour que la machine soit réparée. Il y a une semaine, en contemplant ma cheville enflée, après avoir pris la décision de manger des salades, j'ai aussi pris mon téléphone et appelé "quelqu'un". J'entre dans le cercle de ceux qui vont "voir quelqu'un", avec l'espoir d'identifier le rouage grippé.</p>
<p>Et je change la une des blogs d'été. Votre tête et vous.</p>http://notablog.notafish.com/post/2006/06/18/110-a-la-une-de-vos-blogs-d-ete#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/420Avec vue sur le Danubeurn:md5:cc0b2f0ea3e075d3e21a50d04e6a150d2006-05-15T10:39:09+00:002006-05-17T03:17:41+00:00notafishCheminsabroaddiscoverynow is mine<p>Me voilà à l'aéroport de Belgrade, prête à repartir après deux jours intenses. Mis à part ce que j'en avais lu/vu dans les media, voilà un pays et une ville qui m'étaient totalement inconnus.</p> <p>A vrai dire, je crois même qu'à travers les media, cette ville et ce pays restent inconnus à qui n'y met jamais les pieds. Arrivée à l'aéroport samedi matin, où trois Wikimediens m'attendaient, la française en goguette venue discuter <a href="http://wikimediafoundation.org/wiki/Accueil" hreflang="fr">Foundation</a> et autres "interesting things". Je ne sais même pas où commencer. Je suis arrivée ici sans vraies idées préconçues, avec quand même quelques couches de vernis culturel d'actualité histoire de ne pas avoir l'air complètement idiot. En gros, je vous l'avoue, je suis une bille en politique et en histoire et bien que je sache que Belgrade s'est retrouvée <a href="http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/rfybombardementsmdv49" hreflang="fr">sous le feu</a> de l'<a href="http://www.nato.int/home-fr.htm" hreflang="fr">OTAN</a> il n'y a pas si longtemps, les pourquoi des comment m'échappent. En y réfléchissant, je trouve cela plutôt pas mal, d'arriver un peu comme la naïve de service. Ca évite en quelque sorte de tomber dans des débats houleux sitôt le sujet politique abordé.</p>
<p>Bilan de ces deux jours, Belgrade est une ville aux multiples facettes, les serbes sont des italiens sans la langue qui chante, des carcassonnais sans le côté bourru du français méfiant dans les dix premières minutes, des sud-américains sans l'espagnol et surtout, ils sont serbes. Une espèce de mélange unique et détonnant de <q>méditerranéitude</q> et d'âme slave. Une pudeur à toute épreuve, doublée d'une gentillesse sans limite. Je me suis sentie ici accueillie comme si je connaissais mes hôtes depuis toujours. Ils m'ont traînée dans leur Belgrade, le long des rues bondées sous le soleil printanier, sur les hauteurs de la vieille ville avec vue sur le Danube, dans les parcs à la verdure chatoyante. Ils connaissaient tout. L'histoire, la politique, les anecdotes. Sur cette rue, sur ce monument, sur ce bâtiment même, ils avaient quelque chose d'intéressant à dire.</p>
<p>J'en retiens que Belgrade est une ville pleine de contrastes, de bouts d'histoire cohabitant les uns avec les autres. Du bâtiment éventré par les bombes récentes à la forteresse restaurée datant du Moyen Âge, en passant par les immeubles gris et lézardés de l'ère d'avant la levée du rideau de fer et les maisons aux accents bavarois et à l'architecture imposante. Dans les rues, gros 4x4 de luxe voisinent avec les Yugo rouillées et pétaradantes et les trams couverts de publicité criardes, la Société Générale et le Crédit Agricole sont partout, les banques en général d'ailleurs, d'ici ou d'ailleurs, les rues sont pleines de jour comme de nuit de couples sans souci, mais on fait très attention en traversant la rue en dehors des clous que la police ne soit pas en vue. Un mix improbable de vieux, de très vieux, de neuf, de très neuf, de vieux encore neuf et de neuf déjà vieux.</p>
<p>Difficile de donner après trois jours passés là-bas mieux que des impressions, mais j'ai été profondément touchée, notamment par la gentillesse, l'ouverture d'esprit, l'intelligence et la culture de mes hôtes. Manquait seulement la langue, dont je ne comprenais qu'un mot sur 100, celui avoisinant le russe ou piqué au français. Même sans cette compréhension de base, j'ai vécu deux jours que je n'oublierai pas.</p>http://notablog.notafish.com/post/2006/05/15/99-avec-vue-sur-le-danube#comment-formhttp://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/409