notablog - Mot-clé - plume bleu-noir
2024-02-14T11:34:52+01:00
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Dotclear
Obsolètes - Aujourd’hui battologue
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2013-06-15T18:34:00+02:00
2013-06-15T17:36:44+02:00
notafish
obsolètes à prise rapide
366 réels
obsolètes
plume bleu-noir
réels
<p><em><strong>Aujourd’hui battologue (Écrivain qui se répète)</strong></em></p>
<p>Depuis que j'ai commencé mon défi d'écrire <a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/depuis-combien-de-temps-n-avez-vous-pas-recu-de-lettre">une lettre tous les deux jours en moyenne</a>, je m'étonne du fait de n'être pas tombé dans le travers du battologue. Mes lettres peuvent parfois raconter la même chose, mais aucune ne se ressemble dans la narration d'un même fait. Et même, j'irai jusqu'à dire que je me suis à peine répétée. Exercice concluant et hautement satisfaisant.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2013/06/15/obsoletes-aujourdhui-battologue#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/910
30in60 - Douzième lettre - Anna
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2013-06-11T23:21:00+02:00
2013-06-13T14:11:15+02:00
notafish
une personne une lettre
30in60
plume bleu-noir
une personne une lettre
<p>Le vrai nom d'Anna est Anne, mais vu que j'ai une autre Anne dans mes destinataires et que toutes les deux habitent à Lyon et que le vrai surnom de cette Anne là est Anna, du coup, Anna. Bref, pas important.</p>
<p>Voilà une lettre qui m'a surprise dès les premières lignes en fait. J'étais partie pour parler de trucs très cools, comme le bilinguisme ou vivre à l'étranger ou Mère Thérésa (certaines des choses qu'Anna et moi aimons à discuter) et puis non, je suis partie sur un tout autre sujet. Un autre sujet qui m'est tout aussi important (surtout en ce moment) mais duquel en fait je n'avais jamais vraiment parlé avec elle. Je ne livrerai pas ici ce sujet, ce sera notre secret.</p>
<p>Ce que j'ai appris en revanche en écrivant cette lettre, c'est que parfois quand on prend la plume, même si on sait exactement ce que l'on veut écrire, la lettre a une vie propre. La plume se balade au gré des mots et change de voie ou de sens sans crier gare. Il suffit d'une interruption, d'un changement de cadre, d'un oiseau qui passe pour que le cerveau guide le stylo sur de toutes autres chemins. C'est assez déroutant, mais parfois (souvent) beau.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/30in60/30in60-12.jpg" alt="30in60-12.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="30in60-12.jpg, juin 2013" /></p>
<ul>
<li>Destination : Lyon</li>
<li>Temps estimé : 2-3 jours</li>
<li>Pages : 5</li>
<li>Lettre écrite le : 07/06/2013</li>
<li>Lettre mise à la Poste le : 08/06/2013</li>
<li>Arrivée le : ?</li>
</ul>
<p>''<strong>Qu'est-ce donc que ce truc-là ?</strong>- Je tente d'écrire 30 lettres en 60 jours (et quelques) à trente personnes. Tout est <a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/depuis-combien-de-temps-n-avez-vous-pas-recu-de-lettre">expliqué là</a>.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2013/06/11/30in60-douzieme-lettre-anna#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/905
30in60 - Septième lettre - Gaëlle
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2013-05-30T12:39:00+02:00
2013-06-02T23:48:49+02:00
notafish
une personne une lettre
30in60
plume bleu-noir
une personne une lettre
<p>Étant donné que le temps continue à jouer les maussades, j'ai dû écrire cette septième lettre sous la pluie. Évidemment aujourd'hui il fait beau, ça aurait pu attendre et je l'aurais écrite au soleil (mais les nuages menacent à l'horizon). Peu importe.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/30in60/.30in60-07_m.jpg" alt="30in60-07.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="30in60-07.jpg, mai 2013" /></p>
<p>Écrire en dehors de chez soi, dans un lieu public qui plus est, est un exercice passionnant. D'abord, les regards des gens qui se demandent ce qu'est un stylo plume. Bon d'accord, j'extrapole quant à la motivation de leurs regards curieux et étonnés, mais vous imaginez le truc, on ne voit pas (plus) souvent des gens en train d'écrire des lettres à la terrasse d'un café en se promenant dans la rue. Ensuite la possibilité d'observer tous les gens qui passent. Si je n'avais pas déjà su ce sur quoi je voulais écrire, j'aurais pu simplement décrire les pas des passants qui passent et commencer un roman (c'est d'ailleurs dans ces moments-là que je prends des notes sur les personnages potentiels d'un roman hypothétique).</p>
<p>Ma lettre à Gaëlle était une lettre d'un nouveau genre. Une lettre à quelqu'un que je vois tous les jours. Bon, en vrai, on ne se voit pas tous les jours, mais presque. Du coup j'ai essayé de sortir du quotidien, un peu. Mais j'y suis restée quand même, un peu. Le plus stressant, c'est que Gaëlle, avec force points d'exclamation (une déformation professionnelle qu'elle a attrapé sur Facebook où je ne sais quel réseau social peu avare de ces signes de ponctuation), a hâte !!!!!!!!!!! (sic) de recevoir ma lettre. Je vous dis pas la pression ! Mais bon. On verra.</p>
<ul>
<li>Destination : Kronberg im Taunus</li>
<li>Temps estimé : 1 jour (ouvré)</li>
<li>Pages : 4</li>
<li>Lettre écrite le : 29/05/2013</li>
<li>Lettre mise à la Poste le : 29/05/2013</li>
<li>Arrivée le : 31/05/2013</li>
</ul>
<p>''<strong>Qu'est-ce donc que ce truc-là ?</strong>- Je tente d'écrire 30 lettres en 60 jours (et quelques) à trente personnes. Tout est <a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/depuis-combien-de-temps-n-avez-vous-pas-recu-de-lettre">expliqué là</a>.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2013/05/30/30in60-septieme-lettre-gaelle#comment-form
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30in60 - Fourth Letter - Federico
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2013-05-24T01:58:00+02:00
2013-05-31T13:16:42+02:00
notafish
une personne une lettre
30in60
plume bleu-noir
une personne une lettre
<p>I'm already behind in this project. Reason is I got completely thrown off by holidays. No Post days and the feeling that I had time. Which I don't have. But the letters are trickling out and I'm loving this. Today's letter (well, yesterday's or something) was to Federico. I don't know Federico very well. We've met a few times, but in a public setting rather than in a private one. I do know, or at least, I think I do know some things about him. Not so much personal things, but a bit how he ticks. Which makes writing a letter both easy and tricky. I wanted to avoid the topic we obviously have in common, but I didn't. It made too much sense to tackle it.
<img src="http://notablog.notafish.com/public/30in60/.30in60-04_s.jpg" alt="30in60-04.jpg" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="30in60-04.jpg, mai 2013" /></p>
<p>I wrote the letter in two parts (on the same day, but at a few hours intervall). Which brings me to reflect on time in letter writing. We've gone from having news travel for days before they reached their addressee to instantaneity in communication. You click, the other receives a ping wherever they are. Letter writing is obsolete almost as soon as you seal the enveloppe. Not so much the "art" of letter writing, but the content. Because while the letter is on its way through physical means, you've probably in some way or another have had a thousand opportunities to communicate with the person you sent a letter to. Letter writing is also asynchronous. Letters (if of course they go both ways), might cross each other, and answer questions you forget you have asked. Which is exacerbated by the fact that you "send" a letter in a physical way and usually do not keep a copy, which means there's much potential for forgetfulness (what question is my correspondant answering to? I don't remember what I asked!). Anyway, I'm back on track, hopefully. Next letter will be sent on Saturday, if everything goes well.</p>
<ul>
<li>Destination : Milano, Italy</li>
<li>Estimated time : 2-4 days</li>
<li>Pages : 4</li>
<li>Letter written on : 23/05/2013</li>
<li>Letter sent : 24/05/2013</li>
<li>Arrived : 28/05/2013</li>
</ul>
<p><em><strong>What's this about?</strong>- I'm trying to write 30 letters in 60 days (and some), it's all <a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/how-long-is-it-since-you-ve-received-a-letter">explained here</a></em></p>
http://notablog.notafish.com/post/2013/05/24/30in60-fourth-letter-federico#comment-form
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How long is it since you've received a letter?
urn:md5:2120e0ff6b145e9f7937b55a2242be76
2013-05-13T18:15:00+02:00
2013-07-10T13:51:16+02:00
notafish
une personne une lettre
plume bleu-noir
une personne une lettre
<p>I'm talking real letter. A paper thing, with an envelope, a stamp, a hand-written letter. Not an invoice, not an ad, not an official letter from the bank or some government agency. A letter. Written with ink that maybe got stained by tears or just the rain, a letter that tells important things, or nothing. A letter in which someone tells their story, confides or only talks about time passing or the weather. A real letter. Not electronic, not virtual, a thing you can hold in your hand.</p>
<p>I am curious to know how long it is since you have received one. Or written one, for that matter. Poll in the comments.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/categories/plume02.jpg" alt="<Digimax S800 / Kenox S800>" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="<Digimax S800 / Kenox S800>, janv. 2009" />So. I've decided to write a letter every other day for 2 months, 30 letters. I start the day after tomorrow, on the 15th of May. Others have done it I'm sure and as matter of fact the inspiration for this comes from <a href="http://consutolosa.com" title="Consu Tolosa - Art adventures">my friend Consu</a> who did it with hand-made postcards. But in order for this to work, I need people to write to. So that's where you enter, dear reader. Would you like to receive a letter ? If yes, I need your address (postal address, the physical thing, with post code and all). Send it to me <a href="http://notablog.notafish.com/contact">via the contact form</a> (or any other means you have to contact me and which suits best) and I will send you a letter, a real one. A blue-black ink letter, on paper, in an envelope, with a stamp.</p>
<p>A few rules:</p>
<ul>
<li>In case you live in a country where international post might be subject to the sporadic goodwill of a not so reliable postal service, send me your email address as well. I will scan the letter and send it by email, just so that it does not get lost.</li>
<li>Post does not work on Sundays, so no letters on Sundays</li>
<li>If you want to add a keyword for me to use in the letter (like a specific topic for example, I will try to integrate it best as I can)</li>
<li>I will not publish the letters I send (except if I ask you first) but I will probably keep a copy.</li>
<li>[edit] If we know each other only under a nickname, please give your nick ;). If we don't know each other, that's fine.</li>
<li>I can change the rules whenever I want.</li>
</ul>
<p>Go!</p>
<p><a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/depuis-combien-de-temps-n-avez-vous-pas-recu-de-lettre">Version française ici >></a></p>
<p><strong>[EDIT 15/05]</strong> I am happy to say that all 30 letters now have an addressee. I can't commit to more for now (who knows, maybe I'll hate writing after this experiment...), so do not send your address any more.</p>
Depuis combien de temps n'avez-vous pas reçu de lettre ?
urn:md5:ed6dc735af21be8dc29a574b04ecd9f0
2013-05-13T17:54:00+02:00
2013-05-15T15:47:18+02:00
notafish
une personne une lettre
plume bleu-noir
une personne une lettre
<p>Je parle d'une lettre, d'une vraie. Un truc en papier, avec une enveloppe, un timbre, écrite à la main. Pas une facture ou une pub, pas un truc officiel des impôts ou de la banque. Une lettre. Une lettre à l'encre peut-être tachée par les larmes ou simplement la pluie, une lettre qui raconte des trucs importants, ou rien. Une lettre dans laquelle quelqu'un se raconte, se livre ou ne parle que du temps qui passe ou du temps qu'il fait. Une vraie lettre, ni électronique, ni virtuelle, un machin qu'on tient dans la main.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/categories/plume02.jpg" alt="<Digimax S800 / Kenox S800>" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="<Digimax S800 / Kenox S800>, janv. 2009" />Je serai curieuse de savoir depuis quand vous n'en avez pas reçu. Ou écrit, d'ailleurs. Petit sondage dans les commentaires.</p>
<p>Donc j'ai décidé d'écrire une lettre tous les deux jours pendant deux mois, soit 30 lettres. Je commence après-demain, le 15 mai. D'autres l'ont fait avant moi je suppose et d'ailleurs l'inspiration de ce petit exercice vient de <a href="http://consutolosa.com" hreflang="en" title="Consu tolosa Art Adventure">mon amie Consu</a> qui l'a fait avec des cartes postales faites maison. Mais pour que ça marche, il faut que j'ai des gens à qui écrire. Donc, je me tourne vers vous. Ça vous dirait de recevoir une lettre ? Si oui, j'ai besoin de votre adresse (postale, einh, le truc physique). Envoyez-la moi par le biais du <a href="http://notablog.notafish.com/contact">formulaire de contact</a> (ou par tout autre moyen que vous auriez de me contacter et qui vous convient mieux) et je vous enverrai une lettre, une vraie. Une lettre à l'encre bleu noir, sur du papier, dans une enveloppe, avec un timbre.</p>
<p>Quelques règles :</p>
<ul>
<li>Dans le cas où vous habiteriez un pays bizarre, où l'arrivée du courrier international pourrait être sujette au bon vouloir sporadique d'une Poste peu fiable, donnez-moi aussi votre adresse mail. Je scannerai la lettre et vous l'enverrai par email, histoire qu'elle ne se perde pas.</li>
<li>La Poste ne fonctionnant pas le dimanche, il n'y aura pas de lettres postées le dimanche (oeuf corse).</li>
<li>Si vous voulez ajouter un mot-clef à votre adresse, un thème qui vous inspire par exemple, vous pouvez. Je l'intègrerai à la lettre.</li>
<li>Je ne publierai pas les lettres que j'envoie (sauf en vous demandant d'abord), mais j'en garderai sans doute une copie.</li>
<li>Si nous ne nous connaissons que sous un pseudo, merci de me dire lequel.</li>
<li>Je me réserve le droit de changer les règles à tout moment.</li>
</ul>
<p><a href="http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/how-long-is-it-since-you-ve-received-a-letter">English version here >></a></p>
<p><strong>[EDIT 15/05]</strong> Je suis heureuse de dire que les 30 lettres ont trouvé un destinataire. Je ne peux m'engager pour l'instant à en écrire plus (qui sait, peut-être que je détesterai écrire après ça !) N'envoyez plus vos adresses...</p>
http://notablog.notafish.com/post/2013/05/13/depuis-combien-de-temps-n-avez-vous-pas-recu-de-lettre#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/869
J'ai mal au clavier
urn:md5:03fa447c99646f21656449d164c956af
2011-04-23T01:50:00+02:00
2011-04-23T00:52:19+02:00
notafish
Plumes
blog
plume bleu-noir
prise de chou
<p>Depuis quelques semaines (mois ?) maintenant, la plume me démange. La plume, la vraie. Il y a vingt ans, j'aurais pris mon stylo-Waterman-à-l'encre-bleu-noir et j'aurais écrit une lettre sans queue ni tête à celle-qui-se-reconnaîtra pour lui dire le soleil du printemps qui s'incruste, mes pensées du jour et mes délires de la nuit.</p>
<p>Il y a vingt ans, cependant, je n'aurais pu dire la fatigue liés aux pleurs incessants de mon enfant malade, ou la peur, celle qui tire des larmes, d'être une mauvaise mère parce que je ne sais pas calmer mon enfant qui, ayant fait l'impasse de la sieste, hurle de colère et de fatigue. Il y a vingt ans, je n'étais pas mère.</p>
<p>Mais là n'est pas mon propos, si propos il y a. J'ai des envies de mots. Des envies de retrouver ce moment magique où d'une pichenette on fait tomber le premier mot qui entraîne, en réaction en chaîne, le poème, la lettre, la prose, la nouvelle et qui sait... le roman. Ce flot simple, évident, plein de heurts, d'obstacles et de secousses mais dont le seul but, tel un ruisseau de montagne se jouant des courbes de niveau, est d'arriver à la mer, par les méandres des rivières et des fleuves.</p>
<p>J'ai coutume de dire que la lecture est du temps volé. Du temps que l'on n'a pas mais que l'on prend sur tout le reste. Écrire, raconter, bleu-noir sur page blanche, est aussi du temps volé. Mais c'est beaucoup de temps volé. On peut lire à la sauvette, entre la poire et le fromage, dans le bus ou la salle d'attente ou juste avant de s'endormir. Quelques lignes, quelques pages. Écrire, en revanche, demande (me demande) du calme. La plume bleu-noir veut son lot de cigarettes, de musique parfois, de flamme vacillante d'une bougie qui menace de s'éteindre à chaque coup de vent. L'écriture ne supporte pas d'être pressée, de regarder sa montre en se disant qu'il ne lui reste qu'une heure, une minute, une seconde.</p>
<p>Alors je tape. Ici, en passant, rarement, trop rarement. Et j'ai mal au clavier, car il lui manque la rature, la larme qui dissout l'encre et fait d'un "e" un nuage. J'ai la tête trop pleine et ne sais plus prendre le temps, ce temps volé.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2011/04/23/j-ai-mal-au-clavier#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/823
Deux-cent quarante huit kilomètres à l'heure
urn:md5:7dff182148653d9f79ec87892fa18778
2010-09-27T10:03:00+02:00
2010-09-27T09:07:00+02:00
notafish
La France me manque (ou pas)
Anne(s)
blog
plume bleu-noir
<p>Ils sont deux, ou dix, ou peut-être même qu'ils sont cent et je suis seule. Ils ont des mots qui les relient. Ils n'ont pas oublié comment on écrit inattendu et n'ont pas besoin de dictionnaire. Ou s'ils en ont besoin, ce n'est pas qu'ils ont oublié, mais parce qu'ils n'ont jamais su. Il paraîtrait que l'orthographe, c'est comme nager, on sait ou on sait pas. Enfin, c'est ce que j'ai décidé. Pendant longtemps, sur les bancs de l'école, qui d'ailleurs étaient des chaises, je corrigeais les fautes de mes camarades de classe au nez et à la barbe de Madame J. (vraie, la barbe) lors des dictées en cours de français. Et aujourd'hui, je fais des fautes ridicules que je ne vois plus.</p>
<p><a href="http://notablog.notafish.com/public/Copenhague_2007-05-02.jpg" title="Speed © Delphine Ménard, CC-BY-SA"><img src="http://notablog.notafish.com/public/.Copenhague_2007-05-02_m.jpg" alt="Speed © Delphine Ménard, CC-BY-SA" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Speed © Delphine Ménard, CC-BY-SA, sept. 2010" /></a></p>
<p>Ici, les phrases sont à l'envers et les mots tellement longs qu'ils font un peu peur. Je me rends compte que je dis les choses au moins deux fois. Une fois dans me tête pour mettre les mots dans le bon ordre. Je joue dans ma tête avec les mots comme ma fille joue avec une pièce de puzzle et essaie de combler les trous. Sauf qu'au contraire d'elle, je n'ai personne à qui demander d'un air innocent si "ça rentre", comme elle le fait tout en sachant pertinemment qu'elle a forcé et que donc, non, ça ne rentre pas.</p>
<p>Ils sont cent, ou dix, ou peut-être deux. Ils ont des vies plus ou moins longues et troublées, des histoires sordides que d'autres ne leur envient pas ou au contraire des histoires magnifiques de couleurs et de vent dans les cheveux et de sourires dont tous sont jaloux. Je suis seule et j'écoute Anne qui chante, "que tu sois l'une ou l'autre, souvent la marche est haute, pour trouver le bonheur". Je ne suis ni l'une, ni l'autre, je suis moi et là tout de suite, alors que le train avance de tunnel en verts paysages à deux-cent quarante-huit kilomètres à l'heure, j'ai envie de pleurer sans raison. Peut-être aussi parce qu'Anne raconte l'histoire de Lazare et Cécile et que de toutes façons, cette chanson m'a toujours bouleversée à en rire et pleurer à la fois.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2010/09/27/deux-cent-quarante-huit-kilometres-a-l-heure#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/814
Je sens que ça va attirer les spammeurs, ce billet
urn:md5:787493b5c6f1f7e0ea1799cc5a471803
2009-01-16T22:06:00+01:00
2009-01-19T15:12:32+01:00
notafish
Plumes
discovery
plume bleu-noir
prise de chou
sabliers givrés
<p>Puisqu’un (ou une) internaute est arrivé(e) ici en tapant dans son moteur de recherche favori « comment se faire dévierger + image », je vais me permettre de donner quelques conseils à ce sujet, afin que les suivants qui viendraient par le même chemin ne soient pas déçus.</p>
<p>D'abord, soyons franche, je ne connaissais pas le mot dévierger. Je le comprends, einh, faut pas exagérer, mais je connaissais pas. Donc j'ai cherché un peu sur Googueule, juste comme ça. Il semble que ce soit un mot français du Québec. Pour le verbe dépuceler (ça, c'est au cas où il y en aurait qui ne comprendraient pas), qui est le mot français de France.</p>
<p>Nondidjou que c'est difficile d'écrire un billet sur un sujet pareil, j'ai commencé c't'aprem et j'ai pas avancé d'un pouce, du coup j'empiète sur le prochain sablier. La difficulté du truc, en fait, c'est l'image. Ouais, des images, j'en ai plein la tête (et non, je ne vous dirai pas lesquelles) mais aucune qui se rapporte au verbe dévierger. Parce que c'est un truc que chacunE vit à sa manière. Les premières fois. Ce sont toujours des premières fois. Que ce soit en amour, en cuisine, en saut en parachute, en sexe, en ou en patin à roulettes<sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2009/01/16/je-sens-que-ca-va-attirer-les-spammeurs-ce-billet#pnote-544-1" id="rev-pnote-544-1">1</a>]</sup>. Parfois on se casse la gueule, mais ça doit pas empêcher de recommencer. Parfois c'est top géant magique divin sublime et on n'a qu'une envie, c'est de recommencer. Parfois ça a mauvais goût et on fait bien de ne pas en reprendre. Bref, y'a pas de recette, ni magique ni bien dosée. Et surtout, j'ai pas d'image.</p>
<p>Ah, un truc. Comme d'autres l'ont dit sur le sujet, on "se fait" pas dévierger. On prend la décision un jour de tenter quelque chose pour la première fois. Et puis, si possible, on essaie de réunir les conditions et les ingrédients pour que ce soit plutôt le plan "j'en reprendrai bien un peu quand même".</p>
<hr />
<p>Ce texte est ma participation (tardive) aux <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/post/2009/01/14/Sabliers-givr%C3%A9s%2C-amorce-4" hreflang="fr">Sabliers Givrés, grain 4</a> sur une amorce choisie par <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/">Kozlika</a> sur le blog <a href="http://finis-africae.net/index.php?post=101" hreflang="fr">Finis Africae</a>.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2009/01/16/je-sens-que-ca-va-attirer-les-spammeurs-ce-billet#rev-pnote-544-1" id="pnote-544-1">1</a>] La recherche sur Gougueule pour <a href="http://www.google.com/search?q=premi%C3%A8re+fois&ie=utf-8&oe=utf-8&aq=t&rls=com.ubuntu:en-US:unofficial&client=firefox-a" hreflang="fr">première fois</a> est un peu décevante. Je m'attendais à une ribambelles de première fois dans tous les domaines, un peu à la Philippe Delerm et sa <a href="http://www.amazon.fr/Premi%C3%A8re-Gorg%C3%A9e-autres-plaisirs-minuscules/dp/2070744833">PRemière gorgée de bière</a>. C'est pas vraiment ça.</p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2009/01/16/je-sens-que-ca-va-attirer-les-spammeurs-ce-billet#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/544
Les gens qui se croient indispensables auront de grosses déceptions ce jeudi
urn:md5:3d77f599c1cd3dcf7382117d9782f61d
2009-01-14T23:41:00+01:00
2009-01-19T15:12:49+01:00
notafish
Plumes
futurs
plume bleu-noir
sabliers givrés
<p><em>Oups, ça fait bizarre, non ? Avant, il me parlait de mon succès assuré en amour, de mon impatience coupable au travail, de mes relations sociales assymétriques et là, une citation sur les gens qui se croyaient indispensables.</em> Mon horoscope du mercredi n'est plus ce qu'il était. Non, vraiment, lui qui tombait toujours si juste, voilà qu'il se met à me critiquer, comme ça, tout d'un coup, sans crier gare.</p>
<p><q>Les gens qui se croient indispensables auront de grosses déceptions ce jeudi</q>.</p>
<p>Ouais, bon, je ne me crois pas vraiment indispensable. Juste utile. Si Jean-Pierre ne m'avait pas, il serait au fond du trou, je crois. Et puis sans moi, je n'ai pas peur de le dire, notre boîte aurait coulé depuis longtemps. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils me gardent, ils me l'ont bien fait comprendre. Et Sophie ? Que deviendrait Sophie sans moi ? Je l'imagine errant dans ses relations sociales assymétriques à elle sans espoir de s'en sortir.</p>
<p>Mais bon, personne n'est indispensable. Je le sais bien. Non, parce que, le succès assuré en amour, c'est bon, je l'ai eu. Mon impatience coupable au travail - ou ailleurs, d'ailleurs -, c'est avéré. Mes relations sociales assymétriques, j'ai toujours pas très bien compris ce que ça voulait dire, mais je pense que c'est bien moi ça, rien n'est facile dans ma vie sociale. Taureau ascendant Sagittaire, sous la lune et Jupiter. Pas facile de vivre avec un tel bagage.</p>
<p>Indispensable ? Quand même... je sais pas. Bon, au cas où, demain, je vais faire gaffe. Des fois que.</p>
<hr />
<p>Ce texte est ma participation aux <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/post/2009/01/14/Sabliers-givr%C3%A9s%2C-grain-3" hreflang="fr">Sabliers Givrés, grain 3</a> sur une amorce choisie par saperli.</p>
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Place des Vosges
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2009-01-14T17:32:00+01:00
2014-09-24T10:11:45+02:00
notafish
Plumes
Frankreich
plume bleu-noir
sabliers givrés
<p><a href="http://www.flickr.com/photos/nickstenning/2127896076/"><img src="http://notablog.notafish.com/public/.place_des_vosges_m.jpg" alt="Place des Vosges - © Nick Stenning - CC-BY-SA" style="float:right; margin: 0 0 1em 1em;" title="Place des Vosges - © Nick Stenning - CC-BY-SA, janv. 2009" /></a>
<em>Lundi, je fus pris d’un grand coup de blues. Alors je suis allé faire un tour du côté de mes balades adolescentes.</em> J'ai pris mon carnet, mon stylo plume et suis descendu me perdre dans Paris.</p>
<p>Je me revois encore à l'époque, déguingandé, mon corps hésitant entre le chérubin moelleux de l'enfance et la force saine de l'âge adulte. J'étais tout en bras et en jambes mais mes joues ne désenflaient pas. Je partais dans Paris, avec l'espoir un peu vain de trouver quelque chose à raconter dans mon journal moleskine, ou mieux encore, quelqu'un qui aurait fait attention à moi l'espace d'un instant. Je me repaissais des femmes aux longues jambes et jupes droites qui arpentaient les rues du 6e, je vibrais au son des musiques qui émanaient des fenêtres du 20e, je lisais Le Bossu de Notre-Dame assis près de la Seine, il me suffisait de lever la tête pour apercevoir les tours de Notre-Dame. Je flânais dans les allées du Luxembourg ou sur la Place des Vosges où je me demandais ce qu'il fallait faire de sa vie pour arriver à habiter l'une des maisons qui l'encadrent.</p>
<p>Je marchais des heures entières, sans jamais prendre le métro ni aucun bus. Lorsqu'il faisait trop chaud, je m'engouffrais dans une salle de cinéma pour me goinfrer d'émotions à l'américaine au frais dans les salles obscures. Je mangeais des popcorns ou un croissant acheté chez Paul, seule entorse que je permettais à mon budget d'étudiant.</p>
<p>J'ai marché jusqu'à l'Hôtel de Ville, ai traversé la Seine pour dire bonjour à Notre-Dame, ai flâné dans le quartier latin. Les femmes ont gardé leurs longues jambes mais elles ne m'émeuvent plus comme avant. J'ai pris le Pont Neuf pour accéder à la Cour Carrée du Louvre. J'ai enfilé le Jardin des Tuileries et ai remonté l'Avenue des Champs Elysées. Arrivé près de l'Etoile, j'ai acheté un billet pour un film d'art et d'essai qui passait au Balzac, un croissant de chez Paul à la main. Paul fait les mêmes croissants, ils coûtent quatre fois plus cher qu'à l'époque et ne sont pourtant plus un objet de luxe pour mon budget de cadre supérieur. J'habite Place des Vosges et qu'ai-je fait de ma vie ?</p>
<hr />
<p>Ce texte est ma participation aux <a href="http://www.kozlika.org/kozeries/post/2009/01/13/Sabliers-givr%C3%A9s%2C-grain-2" hreflang="fr">Sabliers Givrés, grain 2</a> sur une amorce de Zub dans le billet <a href="http://www.bloguedezub.org/?2007/12/12/281-nostalgie" hreflang="fr">Nostalgie</a> choisie par <a href="http://malgven.over-blog.net/" hreflang="fr">Malgven</a>.</p>
<p>Crédits photo : <a href="http://www.flickr.com/photos/nickstenning/2127896076/">Place des Vosges, Nick Stenning</a> - <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.en">CC-BY-SA</a></p>
A trop écrire on perd l'envie
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2008-04-30T10:24:41+00:00
2008-04-30T10:24:41+00:00
notafish
Plumes
plume bleu-noir
this world is crazy
<p>Je me sens gauche, gauche avec une plume. Si longtemps j'ai écrit, encre bleu-noir sur papier blanc et l'enveloppe en velin doublé, chère au coeur et au toucher. La lettre quotidienne à ACQB, pendant quoi ? Six mois, un an ? Une lettre, une vraie, c'était avant les ordinateurs et les claviers. Les lettres de temps en temps à Taine, celles posées dans les boîtes des amies de classe, les cahiers de souvenirs et les cartes postales. Que je n'ai jamais aimées, les cartes postales, ou jamais vraiment. Trop pauvres en mots, même si souvent la preuve que "j'ai pensé à toi" même au bout du monde, ou au bout de la rue. Puis les cartes de voeux de l'UNICEF, parfois (trop peu souvent) les cartes de veux faites maison, collages et peintures de l'instant.</p>
<p>Alors en attendant que la plume revienne, je joue de l'oeil, <a href="http://photo.notafish.org">ici</a>.</p>
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Lost in translation
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2007-04-20T14:19:01+00:00
2007-04-20T14:52:09+00:00
notafish
Plumes
les autres mots
plume bleu-noir
prise de chou
<p>Parfois je me rends compte combien mon cerveau est tiraillé entre au moins deux langues.</p> <p>L'anglais et le français ont pour moi chacun une histoire et une résonance qu'il m'est souvent très difficile de traduire.</p>
<p>Le dicton du jour<sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2007/04/20/176-lost-in-translation#pnote-176-1" id="rev-pnote-176-1">1</a>]</sup> d'aujourd'hui en est un exemple flagrant.</p>
<p>Il disait ça :</p>
<blockquote><p>Peu importe la blessure.<br />
Peu importe l'envie que tu as de répondre au coup par le coup.<br />
Si tu laisses le temps,<br />
D'autres viendront te défendre.<br /></p></blockquote>
<p>et la traduction en anglais</p>
<blockquote><p>No matter the wound.<br />
No matter the urge you may feel to answer the blow with a blow.<br />
If you leave them time<br />
Others will come and defend you. <br /></p></blockquote>
<p>Pour ceux qui ne lisent qu'une langue, pas de problème. Pour ceux qui lisent les deux, ils relèveront peut-être les différences. Pour moi, l'écrire et le traduire a été pour le moins difficile.</p>
<p>En fait, il est toujours extrêmement ardu de donner aux mots, en traduisant d'une langue à l'autre, le sens exact de ce que l'on veut dire. Partant du principe que le français comme l'anglais sont des langues qui sont à portée de mon cerveau, celui-ci me joue des tours en me donnant les mots qui traduisent mes sentiments, sans me donner le choix de penser dans une langue <em>ou</em> dans l'autre. Je pense dans les deux. Ce sont donc toujours les mots exacts qui viennent, sauf qu'ils viennent indifféremment dans une langue ou l'autre. Un joyeux bordel.</p>
<p>Je vais essayer de décortiquer le processus.</p>
<p>J'ai commencé à écrire le dicton en français. Le <em>peu importe</em> était extrêmement important. Il me semble porter en lui bien plus de choses que le <em>no matter</em> par lequel je l'ai traduit. J'ai longtemps hésité à le traduire par <em>no matter how deep the wound</em> par exemple (<em>peu importe la profondeur de la blessure</em>) mais du coup, c'était le réduire à une seule interprétation, alors que peu importe laisse la porte ouverte à des dizaines d'interprétations. J'ai choisi <em>no matter</em>, faute de mieux.</p>
<p>La deuxième phrase est venue en anglais au départ : je voulais utiliser "strike back" qui a l'avantage de dire simplement le coup qui part et le coup qui revient. Mais le français ne sais pas rendre ce <em>back</em> de façon claire, il aurait fallu utiliser une périphrase. Je suis donc repartie sur le français et <em>répondre</em> s'est imposé. Je l'ai alors traduit à nouveau en anglais. Pour le coup, je trouve que les deux phrases ont exactement le même sens en français et en anglais. En tous cas, elles l'ont pour moi.</p>
<p>Laisse le temps est venu en français. J'ai joué un moment avec <em>laisser le temps au temps</em>, puis me suis décidée pour l'ellipse, je laisse au lecteur le choix de finir la phrase comme il l'entend, ou de ne pas la finir. L'anglais <em>leave the time</em> aurait eu une signification complètement différente. J'aurais pu choisir "Leave time", mais je ne l'ai pas fait. J'ai donc choisi le <em>leave them time</em>, qui pour le coup est très restrcitif. Laisse <em>leur</em> le temps. C'est déjà une interprétation de la phrase française, qu'un traducteur extérieur n'aurait peut-être pas pris la liberté de faire.</p>
<p>Dans la dernière phrase, pour le coup, c'est le français qui est un peu plus restrictif. <em>D'autres viendront te défendre</em> implique clairement que les autres viennent pour défendre. L'anglais, par la grammaire, permet d'être un peu plus ouverte. J'ai le vague souvenir de cours de grammaire anglaise qui expliquaient qu'on ne traduisait pas <em>venir faire quelque</em> chose par <em>come to do something</em> mais par <em>come and do something</em>. Peut-être n'est-ce qu'un souvenir, mais du coup, en lisant la phrase en anglais et en la retraduisant en français, j'y trouve plus de sens. <em>Les autres viendront et il te défendront</em>. Cela décortique le mouvement en deux temps, ce que ne fait pas la phrase française.</p>
<p>En fait, le plus intéressant dans cette histoire, est que je me rends compte que se traduire soi-même est un exercice à la fois réducteur et amplificateur. Finalement, le vrai dicton du jour, ce sont les deux versions côte à côte.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2007/04/20/176-lost-in-translation#rev-pnote-176-1" id="pnote-176-1">1</a>] Un dicton quotidien que j'envoie à toute une liste de gens, avec mes mots ou ceux d'autres qui m'ont touchée, en anglais et en français.</p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2007/04/20/176-lost-in-translation#comment-form
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Ozymandias, king of kings
urn:md5:df7b27234d196dddb0a6e262c82d0461
2007-03-12T20:02:30+00:00
2007-03-12T20:03:46+00:00
notafish
Plumes
living with the famous
now is mine
plume bleu-noir
<p>Au cours d'une conversation sur la gloire, on m'a fait part de ce poème de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Percy_Bysshe_Shelley" hreflang="fr">Shelley</a></p> <blockquote><p>I met a traveller from an antique land<br />
Who said:—Two vast and trunkless legs of stone<br />
Stand in the desert. Near them on the sand,<br />
Half sunk, a shatter'd visage lies, whose frown<br />
And wrinkled lip and sneer of cold command<br />
Tell that its sculptor well those passions read<br />
Which yet survive, stamp'd on these lifeless things,<br />
The hand that mock'd them and the heart that fed.<br />
And on the pedestal these words appear:<br />
"My name is Ozymandias, king of kings:<br />
Look on my works, ye mighty, and despair!"<br />
Nothing beside remains: round the decay<br />
Of that colossal wreck, boundless and bare,<br />
The lone and level sands stretch far away.</p></blockquote>
<p>J'aime.</p>
<p>Traduction <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Ozymandias_%28po%C3%A8me%2C_Percy_Bysshe_Shelley%29" hreflang="fr">ici</a>.</p>
http://notablog.notafish.com/post/2007/03/12/171-ozymandias-king-of-kings#comment-form
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Mes multitudes à moi sont une
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2006-12-21T02:40:16+00:00
2006-12-21T03:00:54+00:00
notafish
Chemins
discovery
now is mine
plume bleu-noir
<p>Il fait froid dans cette maison belle et emplies de fantômes bienveillants, qui porteront sur mon sommeil un regard doux dès que les mots se seront égrenés et que j'aurai trouvé sous la couette la chaleur que l'immensité ne veut pas conférer aux murs.</p> <p>Dans d'autres lieux, elle parle de <a href="http://www.traou.net/blog/index.php?2006/12/03/166-multitudes" hreflang="fr">multitudes</a>, d'êtres de soi (de soie ?) qu'elle aurait laissés au bord de la route. De morts d'être, d'oublis et de renaissances. D'<q>amalgame disparate dont je ne perçois plus bien l’origine</q>. Elle me parle de ses multitudes et me donne envie de dire les miennes.</p>
<blockquote><p>(I am large, I contain multitudes.) - Walt Whitman <sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#pnote-159-1" id="rev-pnote-159-1">1</a>]</sup></p></blockquote>
<p>Comme il est long, le chemin qui mène à moi. Comme il est dense. A la question de l'incrédule <q>Peut-on vraiment aimer plusieurs fois ? Peut-on vraiment faire entrer, dans un coeur somme toute physique, tout cet amour de l'autre, des autres ?</q>, les mots de l'Amie <q>The heart expands in the process.</q>. Le coeur grandit avec. Le coeur s'adapte, comme un ventre de femme, qui aura juste assez de place pour le futur en marche. Et la carcasse ?</p>
<p>Je me retourne, un oeil par dessus l'épaule et je sais qu'elles ne sont pas mortes. Je ne peux pas me dire que ces autres moi, ces aimantes, ces rageantes, ces souriantes, la pinailleuse ou l'emmerdeuse, la silencieuse et la bavarde, celle que tu aimais, celle qu'il a aimée, l'iconoclaste, l'adolescente, la fille à lunettes, la petite grosse, la forte en thème et la nulle en latin, la grise du matin et la belle du jour, je ne me résous pas à les laisser partir. Je les accroche, je les pends à mon cou, je les emmitoufle. Elles sont toutes là, ces multitudes, un peu comme une croix, un peu comme un fardeau parfois. Mais surtout comme des vagues si salées de larmes et de rires qu'elles me portent plus souvent qu'elles ne me pèsent. Poussée, contre-poussée, elles sont mon apesanteur. Ces autres moi aux reflets de dauphine.</p>
<p>Je me rappelle certains de leurs mots, comme gravés dans le bois blanc du banc que l'une a assemblé de ses mains pour se reposer de la route longue, pendant que l'autre sous le chêne adjacent déclamait des poèmes. Je me rappelle leurs éclats, leurs ombres et leurs rayons. Je les aime toutes, je ne veux en oublier aucune. Je ne peux en oublier aucune. Elles sont mes multitudes, mon unicité. Elles sont une. Mon moi, mon toit.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#rev-pnote-159-1" id="pnote-159-1">1</a>] In <a href="http://www.daypoems.net/plainpoems/1900.html" hreflang="en">Song of Me</a>, 51</p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2006/12/21/159-mes-multitudes-a-moi-sont-une#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/469
Jogging stick
urn:md5:f2ee424a79d10d16f742a14dc85cf0bb
2006-10-05T13:53:00+00:00
2013-04-27T15:50:20+00:00
notafish
Plumes
Allemagne
La pierre du roi
plume bleu-noir
this world is crazy
<p>Her eyes looked to see if she could find a way across. The buldozer was shovelling earth in front of her, stopping her in her mechanical movement.</p> <p>She was thin, not too muscular. Her hair was tied in a pony tail that jumped up and down as her feet barely lifted from the ground. She found the path across and jogged further, her arms straight along her body. There was no grace, no bending of the knees, no motion, really. I imagine her all prepped up and well made up, a glass of water in the hand, telling her beautiful healthy friends how she jogged an hour this morning. She will probably forget to mention the air filled with the cars' and buldozer's fumes, and she will gulp the water down, convinced that she'll stay fit. For ever.</p>
Tu vois, si tu suivais
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2006-09-16T02:30:20+00:00
2006-09-18T09:51:07+00:00
notafish
Plumes
fun is the way to go
plume bleu-noir
this world is crazy
<p><strong>Ma tentative de participation au <a href="http://brols.net/2006/09/12/511-jouons-l-explication" hreflang="fr">jeu chiant</a>.</strong></p> <p><br /></p>
<blockquote><p>- <strong>Mais Jean-Paul Gormas, le fils de l'acteur, aime la fille du docteur, Isabelle</strong> ?<br />
- T'as vraiment rien compris à l'histoire mon pauvre François-Pierre. De toutes façons, tu ne suis pas.<br />
- Parce que ce navet a une histoire ? Alors, ça je veux bien être pendu ! Ca a au moins autant d'intérêt que... que ... que le <strong>Bulletin de l'Institut de Linguistique de Louvain</strong>, tiens !<br /></p></blockquote>
<p><br />
Marie-Paulette se rassit et augmenta le volume.<br />
<br />
Ainsi passaient les soirées chez les LaJoie. Marie-Paulette, vautrée dans son fauteuil à oreilles à la tapisserie rose passée, s'extasiait devant le téléviseur, commentant à tout bout de champ tout ce qui s'agitait devant ses yeux. Le journal de treize heures douze, ses très chers épisodes de <em>la Vie en coin d'œil</em> ou la rediffusion des classiques du cinéma de série T apéricubains. <em>La Vie en coin d'œil</em> était un feuilleton de facture frangoisière dont les épisodes fades et l'histoire infinie encombraient (aux dires de François-Pierre) le paysage audiovisuel. TF12, seule chaîne accessible en ce coin reculé de l'île Sampitairnèle, avait payé pour dix ans d'épisodes quotidiens. Quoi que François-Pierre fit, il ne pouvait y échapper et depuis cinq ans déjà, Marie-Paulette le bassinait avec les aventures de Jean-Paul Gormas le bellâtre. <br />
<br />
Dix ans auparavant, François-Pierre avait vu d'un bon oeil l'arrivée de ce feuilleton, sans pour autant lui avoir jamais trouvé un quelconque intérêt narratif, encore moins cinématographique. Dans les premières années, les bénéfices générés par les coupures publicitaires qui hachaient <em>La Vie en coin d'œil</em> avaient été réinvestis dans certains programmes qui trouvaient grâce à ses yeux. Il avait notamment suivi en spectateur fidèle l'émission culturelle <em>Les musées se mettent en quatre</em>. Il se souvenait encore avec nostalgie de Lupin Meujesse, le présentateur, qui invariablement commençait ses émissions par un tonitruant <q>Bonjour et bon matin, bienvenue au Musée Tartempion, où <strong>quatre oeuvres d'art attirent plus particulièrement l'attention</strong></q> Malheureusement, ce programme et d'autres de même qualité, avaient vite été abandonnés avec la bénédiction des actionnaires. Ils n'aimaient pas la culture, c'était cher (<strong>cela représentait près du tiers de leur revenu) et il apparut bientôt qu'ils ne parviendraient pas à survivre décemment dans de telles conditions</strong>, en dilapidant cette manne pour des émissions qui selon eux, n'intéressaient qu'une frange limitée de la population.<br />
<br />
Frange limitée dont faisait partie le maître de maison. Le moment où les programmes un tant soit peu intelligents disparurent des écrans, coincida avec celui où il avait vu réapparaître les crises d'angoisse qui l'avaient handicapé pendant plus de vingt ans. <strong>En 1940, alors qu'il venait juste de passer son doctorat, François-Pierre LaJoie reçut la visite d'un homme qui souffrait de brûlures d'estomac et qui lui aurait dit en substance : "c'est ce salaud de Hearst qui m'a empoisonné parce que je n'ai pas voulu faire son sale boulot"</strong>. Simian Hearst était à cette époque le recteur de l'Académie frangoisière. Il était resté célèbre dans les annales à cause de ses liens avec "le milieu". François-Pierre n'avait jamais connu le nom de l'homme qui était venu le voir ce jour-là, mais se souvenait avec une précision photographique de ses traits tirés et pâles et de la peur que cette rencontre et ces aveux avaient instillés en lui. Il eut, quelques minutes après le départ de l'homme, sa première crise d'angoisse, suivie d'une seconde le lendemain.<strong>Dès lors elles se succédèrent sans interruption pendant vingt ans, à raison généralement de deux par mois</strong>, espacées de quelques jours. <br />
<br />
Ceci jusqu'à ce qu'il entreprenne une zygothérapie qui le délivra en trois séances de ce mal qu'il avait accepté comme incurable. Son zygothérapeute, un certain docteur Buvon<sup>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/09/16/129-tu-vois-si-tu-suivais#pnote-129-1" id="rev-pnote-129-1">1</a>]</sup>, avait attribué les crises d'angoisse, outre au traumatisme subi, à l'habitude qu'avait prise François-Pierre de mâchonner et d'avaler des morceaux de plastique. Lorsqu'il apprit ce travers, Buvon l'avait sermonné en ces termes : <strong><q>Ces pratiques alimentaires, inoffensives tant qu'elles restent dans des limites raisonnables, peuvent se révéler nocives en cas d'abus</q></strong> et l'avait obligé à suivre un régime strict. Ce que fit François-Pierre qui, trois séances plus tard, put enfin vivre libre de crises. Son répit dura dix bonnes années. Depuis trois ou quatre ans, il souffrait à nouveau, bien que beaucoup plus rarement, de crises occasionnelles. Contre l'avis de sa femme, il refusait farouchement toute nouvelle thérapie, arguant que les crises n'étaient pas ni assez fréquentes, ni assez handicapantes pour dépenser tout cet argent. Marie-Paulette en avait pris son parti et leur vie s'était accomodée, entre <em>La vie en coin d'œil</em> et les crises de François-Pierre, d'une routine presque paisible.
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>- Regarde, <strong>elle est pieds nus, elle aussi</strong> !<br />
- Qui, Isabelle ?<br />
- Mais non, la fille du facteur ! Décidément, tu ne suis vraiment pas.<br /></p></blockquote>
<p><br />
François-Pierre sentit la crise monter et se mit à suffoquer. Marie-Paulette baissa le son et le prit dans ses bras, lui caressant la tête doucement.<br />
<br /></p>
<blockquote><p>- Tu vois, si tu suivais, tu t'angoisserais pas comme ça.<br /></p></blockquote>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://notablog.notafish.com/post/2006/09/16/129-tu-vois-si-tu-suivais#rev-pnote-129-1" id="pnote-129-1">1</a>] Ce nom est un hommage au Docteur Bavant et évidemment à la popiole, issus du <a href="http://brols.net/2006/09/15/512-traitement-de-choc-un-texte-de-32janvier" hreflang="fr">premier texte</a> issu de ce <a href="http://brols.net/J-aime-pas-jouer" hreflang="fr">jeu</a> <a href="http://brols.net/" hreflang="fr">chiant</a>. Je n'avais pas lu le texte avant de commencer, mais j'avais lu les commentaires - Buvon zun coup...</p></div>
http://notablog.notafish.com/post/2006/09/16/129-tu-vois-si-tu-suivais#comment-form
http://notablog.notafish.com/feed/atom/comments/439
Tu crois vraiment que c'est possible ?
urn:md5:f170cabeec517bd5b70b830a840f0df2
2006-06-20T07:47:00+00:00
2009-01-18T21:40:59+00:00
notafish
Plumes
plume bleu-noir
<p><a href="http://www.flickr.com/photos/alexandre_tinoco/27967214"><img src="http://notablog.notafish.com/public/Divers/photo_Alexandre_Tinoco.jpg" alt="Photo d'Alexandre Ticono" /></a></p>
<p><em>Photo Alexandre Ticono, tous droits réservés.</em></p>
<p>- Tu crois vraiment que c'est possible ?<br />
- Oui Javier, j'en suis certain. J'ai quand même un peu plus d'expérience que toi, non ?<br />
- Oui Api. Mais quand même. Je vois mal comment m'y prendre.<br />
- C'est simple. D'abord, tu observes. Tu t'imprègnes, tu jauges. Tu prends ton temps.<br />
- Oui, bon, d'accord, mais j'ai pas toute la vie devant moi.<br />
- La précipitation ne mène à rien de bon. Si tu vas trop vite, tu n'y arriveras jamais.<br />
- Ca roule, je l'observe et ensuite ?<br />
- Ensuite, quand tu as bien cerné toutes les aspérités, tous les endroits où ça pourrait coincer, tu cherches les prises.<br />
- Les prises ?<br />
- Oui, les prises. Enfin disons plutôt, tout ce qui te permet de l'atteindre sans la maltraiter. Tu dois être doux, tu dois faire attention, sinon, elle te résistera.<br />
- OK. Bon, je la connais assez bien, on a passé un bout de temps ensemble, elle et moi.<br />
- Une fois que tu as bien tout mesuré, tu réfléchis à la meilleure façon de l'aborder.<br />
- Oui, ben c'est simple, j'y vais, je l'attrape et c'est plié.<br />
- Non. Tu dois y penser avant. Si tu essaies de l'attraper sans avoir réfléchi, ça ne peut pas marcher. Il faut imaginer chacun de tes pas, mesurer chacun de tes gestes.<br />
- Je ne suis pas sûr d'en être capable.<br />
- On en est tous capable. Si tu as bien joué la scène dans ta tête avant, c'est plus facile. Tu as un avantage. C'est un peu comme un puzzle. Il faut avoir une vision d'ensemble. Sinon les pièces ne s'emboîtent pas. Tu dois imaginer plusieurs scénarios.<br />
- Donc, je mesure. Donne-moi cinq minutes, que je réfléchisse.<br />
- D'accord.<br />
- Ca commence à se dessiner, effectivement. <br />
- Bien. Si tu as vraiment tout pris en compte, ça devrait aller vite. Bien sûr, tu risques d'avoir des surprises, on ne pense pas à tout. Mais si tu as joué avec les pièces, si tu as vu le film dans ta tête, ça devrait aller tout seul. Tu auras les armes pour prendre les bonnes décisions.<br />
- OK, je me lance. Tu m'aides ?<br />
- Je pense que tu peux le faire sans moi. Je suis trop vieux pour ces choses-là.<br />
- J'y vais alors. Armoire, à nous deux ! Tu vas rentrer dans ce coffre de voiture où je ne m'appelle pas Javier Monteiro !</p>
<p><em>Ce texte constitue ma participation au <a href="http://akiyo1fr.free.fr/racontars_jeux/index.php?2006/06/13/429-diptyque-28-a-bicyclette" hreflang="fr">Dyptique 2.8</a> d'<a href="http://akiyo1fr.free.fr/racontars/index.php" hreflang="fr">Akinou</a>, sur une photo d'<a href="http://www.flickr.com/photos/alexandre_tinoco/" hreflang="fr">Alexandre Ticono</a>.</em></p>
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Ne pas bouger
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2006-04-27T00:27:00+00:00
2014-09-24T09:10:41+00:00
notafish
Plumes
plume bleu-noir
this world is crazy
<p>Il ne faut pas que je bouge. Si je bouge, c'est fini. Je veux sortir, je veux voir le ciel. Je ne veux pas revoir cette pièce sombre avec pour toute ouverture cette petite fenêtre. La fenêtre. Je veux voir Lucas. Où est Lucas ? Je me souviens. Un peu. Le café, les oiseaux. Et puis la fenêtre de l'appartement.</p> <p>Lucas dans l'embrasure de la fenêtre. La fenêtre ouverte. Et puis Lucas qui disparaît. Il n'est plus là. Voilà l'autre. Il approche ! Je ne dois pas bouger. Avec son uniforme, il me fait peur. Je vais lui sourire. Ne pas bouger. Je n'ai pas le droit. Je ne veux pas bouger. Je ne bougerai pas. Il ne me verra pas. La chute des corps est la même pour tous les corps. La gravité attire... je ne sais plus. Je ne me rappelle pas la formule. La fenêtre, j'aurais dû fermer la fenêtre. Où est Lucas ? La fenêtre est ouverte, je vois les arbres de la rue, les oiseaux. Lucas ! Mais laissez-moi, laissez-moi, je veux rejoindre Lucas ! Où m'emmenez-vous ? Je n'ai rien fait. Ce n'est pas moi. C'est la fenêtre. Ecoutez-moi ! Ils ne m'entendent pas. J'ai mal à la tête. Mal. Ah, je le vois qui m'observe, dans son uniforme blanc, son stéthoscope autour du cou. Il me regarde. Je ne dois pas bouger. Si je bouge, si je bouge il va m'emmener et je vais perdre la tête. Il va me donner ces bonbons dorés qui me font tout oublier. Oublier Lucas. Mal à la tête. Je ne veux pas oublier. Non ! Lucas ! Pas la fenêtre ! J'aurais dû fermer la fenêtre. Ils me regardent tous, tous en blanc. Et les autres, en bleu. En pyjama. Je hais ce pyjama bleu. Nous avons tous le même. Je suis moi. Pas les autres. Je n'ai rien fait. C'était Lucas. Où est Lucas ? Vous n'avez pas le droit. Je ne veux pas être enfermée. Je veux revoir Lucas. Il ne faut pas que je bouge, sinon il vont encore m'attacher. Les genoux serrés, les mains sur les genoux. Sans bouger. Ne pas bouger. Les voilà, ils arrivent. Ne pas bouger. J'entends les oiseaux. Par la fenêtre. Surtout ne pas bouger.</p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/Divers/photo_alain_bachellier.jpg" alt="Photo Alain Bachellier" /></p>
<p>Photo <a href="http://www.chemins-numeriques.net/" hreflang="fr">Alain Bachellier</a>, tous droits de reproductions réservés - texte écrit pour le <a href="http://akiyo1fr.free.fr/racontars_jeux/index.php?2006/04/24/250-diptyque-21-c-est-parti" hreflang="fr">dyptique</a> d'<a href="http://akiyo1fr.free.fr/racontars/" hreflang="fr">Akynou</a></p>
Monster
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2006-03-29T10:59:15+00:00
2006-05-04T13:07:46+00:00
notafish
A voir
avec les yeux
plume bleu-noir
<p>Un chtit dessin pour <a href="http://www.illustrationfriday.com/" hreflang="en">Illustration Friday</a>. Thème : <em>Monster</em></p> <p>A little drawing for <a href="http://www.illustrationfriday.com/" hreflang="en">Illustration Friday</a>. Theme : <em>Monster</em></p>
<p><img src="http://notablog.notafish.com/public/illustration_friday/monster.png" alt="" /></p>
<p><em>Le monstre de la page blanche</em><br /></p>
<pre><em>The blank page monster</em></pre>
http://notablog.notafish.com/post/2006/03/29/83-monster#comment-form
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