Chemin est venu hier soir, après le boulot. J'ai quant à moi passé la journée à traîner dans les rues de Paris, sous la pluie et dans les rayons de Surcouf. Je suis rentrée chez moi crevée, mouillée, mais avec un bel écran plat. J'habite au cinquième étage. Sans ascenseur, bien sûr. Me voilà donc arrivée ruisselante et heureuse de ce bel écran qui va changer ma vie (oui, je sais, c'est futile). Je me mets donc à faire la vaisselle, histoire d'accueillir Chemin dans un appartement à peu près propre. C'est là que je me rends compte que je n'ai plus de produit vaisselle. Le Franprix est cinq étages plus bas, il pleut toujours... Dilemme. Je descends ? Non allez, je joue la flemme jusqu'au bout et téléphone à Chemin, en lui laissant un message sur son répondeur (il est dans le métro, entre son boulot et mon appartement), lui demandant d'acheter du produit vaisselle en passant. Ce qu'il fait. En ayant bien eu soin de prendre en compte toutes mes recommandations concernant le type de produit vaisselle (pas de citron, pas de vinaigre, nous dînons avec de l'argenterie, ne vous en déplaise). Bref. Chemin arrive avec le produit vaisselle, on discute un brin, puis il me dit, tout souriant : "Ca m'a fait plaisir que tu me demandes d'acheter du produit vaisselle." Et là...j'ai fondu. Je vous jure, j'en aurais pleuré d'émotion. Ca m'a fait plaisir que ça lui ait fait plaisir. C'est un peu comme si je lui laissais un peu plus de place dans ma vie de tous les jours, un peu comme si il rentrait du boulot "à la maison", un peu comme si on vivait un peu ensemble. Ca fait un peu peur aussi, mais ... ça me plaît.

Messieurs, sachez-le, parfois une bouteille de produit vaisselle fait plus d'effet qu'un bouquet de fleurs.