Je tenais cependant à partager les deux trois trucs qui m'ont rappelé, cruellement ou drôlement, que je ne suis qu'une touriste aux US.

D'abord le départ. J'ai vraiment beaucoup de mal avec l'interrogatoire que l'on fait subir aux passagers en partance pour l'Amérique. Je me suis de plus rendue compte aujourd'hui que française habitant en Allemagne, je faisais partie des gens quelques peu suspects. Lorsque je sors mon passeport français, que j'explique que je vis et travaille en Allemagne, l'interrogatoire se fait plus poussé. On m'a encore cette fois demandé de montrer une carte de visite, une carte bancaire allemande, d'expliquer en long, en large et en travers quoi, depuis quand, pourquoi etc. C'est particulièrement désagréable. Ma nationalité française, même dans un pays de l'EU, oblige le monsieur qui fait l'interrogatoire à demander une autorisation spéciale de son manager pour aposer le petit sticker étrange qu'ils rajoutent sur mon passeport. Je lui ai demandé pourquoi, il a confirmé que seuls les étrangers, enfin, les personnes ne possédant ni la nationalité allemande, ni la nationalité américaine (les deux bouts du voyage) devaient recevoir cet aval d'en haut. On est loin de l'Europe unie, en tous cas aux yeux des américains.

Ensuite, cet après-midi en arrivant, nous sortons tous de l'avion peinards, le sourire aux lèvres même, puisque nous sommes arrivés avec environ une demie-heure d'avance. Pas de bol, en arrivant en haut de l'escalator... une grille, fermée. Si si. Une vraie grille, genre barreaux de prison ou grille qui coince les passagers de la troisième classe dans Titanic. Bienvenue en Amérique... Nous voilà tous attendant patiemment derrière la grille que quelqu'un vienne l'ouvrir. Mais au fin fond du terminal E de l'aéroport Jackson-Hartsfield d'Atlanta, personne pour nous délivrer. Résultat, nous sommes restés coicés derrière la grille pendant près de vingt minutes. Sincèrement, en haut de l'escalator, après un voyage de 9 heures et un interrogatoire pas sympa, ça donne moyen envie d'arriver, en fait.

Heureusement, la soirée a été carrément plus agréable. Début de soirée/apéro avec ma meilleure amie et un couple d'amis, dans un wine bar à la formule très marketing. De bons vins vendus avec des formules lapidaires, "tendance" et marketées à souhait, destinées à l'amateur pas toujours éclairé. Ceci dit, fort sympathique, une bonne entrée en la matière.

Ceci dit, j'ai vraiment commencé à me sentir touriste en allant faire un tour à Walmart pour acheter les bières qui nous ont tenu compagnie ce soir au clair de lune. Déjà, après l'Allemagne et ses horaires toujours un peu restreintes, un vendredi soir à 22h00 à Wal-Mart ressemble fortement à un samedi après-midi chez Edouard. Queue infinie à la caisse, caddies bondés avec les courses du mois, voire de l'année. J'ai beau avoir vécu deux ans aux US, les américains ne cessent jamais de m'étonner. J'ai fait deux vraies découvertes, ce soir. D'abord les petites voiturettes (style voiturette de golf) qui permettent aux "valued customers' (sic) de faire leurs courses sans se fatiguer. Une voiturette caddie électrique, actionnée par son guidon, qui peut servir aux personnes ayant des difficultés pour se déplacer (mais aussi aux flemmards de service) de se balader en écrasant les pieds des pauvres acheteurs lambda comme moi tout en faisant leurs courses. Ensuite les "heelies", chaussures de sport affublées d'une roue sous le talon dont il paraît qu'elles font fureur chez les gamins (à 100 dollars pièce, ça fait encore partie de ces produits ruineux que tous les parents se sentent obligés d'offrir à leurs enfants - quand on sait à quelle vitesse un jeune entre 10 et 15 ans change de taille de chaussures...). Assez rigolo cependant, comme concept. Je ne connaissais pas. Ca existe en Europe ?

Tout ça pour dire que les Etats-Unis n'auront jamais fini de m'étonner, en bien comme en mal.