Chemin et moi sommes allés au Bois de Boulogne aujourd'hui. Paris souriait sous un de ces temps d'hiver que j'affectionne particulièrement. Froid sec et vif, soleil intermittent. Le parfait temps pour se balader. Direction donc le Bois de Boulogne. Je vous passe le périph, que j'ai appris à apprécier (j'aime assez me curer le nez à la barbe des conducteurs parisiens énervés) et vous entraîne direct sur les chemins peu balisés du Bois. Balade donc. On tourne une demi-heure pour garer la voiture. On marche. J'aime bien les bois en général. J'aime rencontrer les gens du dimanche et leur inventer des vies, ainsi qu'à leurs caniches. J'aime me perdre dans les sentiers qui ne mènent nulle part ou qui ramènent au point de départ. J'aime marcher la main dans celle de Chemin et l'embrasser sous les arbres, en jetant des coups d'oeil à droite ou à gauche pour voir si personne ne nous regarde (ou peut-être pour être sûre que quelqu'un nous regarde ? ). Mais un truc m'a turlupiné pendant toute la balade. Le bruit. Dans les bois dignes de ce nom, les sons se répondent. Un oiseau là dit bonjour à un autre ici, une branche tombe, avec un bruit sourd de mousse écrasée, tandis que l'oiseau là devient tout à coup silencieux, arrêté dans son chant par le "crac" de la branche. Bref, les sons ressemblent aux bois. Dans le Bois de Boulogne...pas. Dans le Bois de Boulogne, on n'entend que les voitures. J'ai tout essayé : nous perdre dans les arbres, nous éloigner des routes, fermer les yeux. Même au plus profond des bois, là où personne ne voit, c'est le ronronnement du diesel qui prime. Où sont donc les oiseaux ? Vous voyez, c'est dans ces moments-là que je deviens nostalgique de ma garrigue natale. Ahhh, les cigales en plein été, les craquements de feuilles dures des chênes verts sous les pieds, le glissement dans l'air de la buse en chasse... Parfois je me dis que Paris quand même, reste Paris, c'est tout.

Mots clefs : Carcassonne - Boulogne - grosses voitures du dimanche - caniches.