Depuis quelques jours, ce blog est spammé à mort par des affreux jojos qui parlent d'animal sex. J'ai installé hier soir quelques plugins magiques pour filtrer le spam, mais je me suis surtout rendue compte à quel point je considérais ce petit coin de la toile intersidérale comme un chez moi. Ca m'a pas plu, ces spams, voire, ça m'a même fait mal. Un peu comme quand on rentre chez soi pour trouver ses affaires sens-dessus-dessous, parce qu'un voleur est passé par là. C'est pas tant la télé disparue qui fait mal, que de voir ses tiroirs à chaussettes et sa boîte à secrets renversés et éparpillés. L'impression malsaine que ce qu'on cachait jusque là, ou plutôt, ce qu'on ne montrait que lorsqu'on en avait envie, a tout à coup perdu de son intimité, parce qu'un étranger est passé par là qui a mis ses doigts sales (ils sont toujours sales, les doigts du voleur, dans l'imaginaire) dans ce qu'on avait de plus précieux, de plus caché.

C'est ridicule, me direz-vous de penser ça d'un blog, ouvert à tous les vents, disponible des quatre coins de la planète par le simple biais d'un navigateur et d'une connection internet. Et pourtant.

Je me suis souvent demandé et me demande encore, quel étrange phénomène poussait les gens, (moi la première) à raconter des trucs souvent insignifiants, parfois intéressants, parfois carrément géniaux, sur un morceau de toile. Je crois que la réponse en ce qui me concerne est un peu une quête. Que faire de ce blog ? Un témoin éphémère de mes divagations ? Un vrai truc hyper chiadé avec des réflexions majeures sur Wikimedia, Wikipédia, et le wiki en général ? Ou sur la difficulté d'être coincée entre trois langues, deux pays et deux ordis ? Sur l'air du temps ? Un album digital de mes photographies géniales que personne ne voit jamais ? Un fourre-tout maëlstromique et titanesque de tout ce qui me passe par la tête ? Un remplacement théorique de la plume, de l'encre bleu-noir et de la page blanche ? J'en sais rien en fait.

Ce que je sais, c'est qu'à travers ce monde virtuel, j'ai trouvé des âmes soeurs, des échos, des gens très virtuels qui me paraissent tout, sauf virtuels. Peut-être que c'est ça finalement. Une énorme bibliothèque avec des rayonnages immenses, de celles où l'on s'attarde auprès de l'étagère qui renferme les savoirs, les expériences, les bouts de vie et les réflexions dont on se sent le plus proche.