Les adeptes des statistiques verront bien que la taille de cette lettre dépasse de beaucoup celle des précédentes. C'est parce que je n'ai parlé que de moi. Et que moi, vous voyez, je suis importante, donc je prends de la place. Pour donner un peu de contexte, j'ai rencontré Nathalie il y a peu de temps, donc elle ne sait rien de moi. Enfin, rien de concret. Du coup, je me devais de la briefer un peu.
Je l'avais déjà écrit à Gaëlle et c'est une vraie révélation de cet exercice, parler de soi est l'apanage de la lettre papier. En fait, tu peux écrire des pages et des pages sur ta pomme et les envoyer sans même avoir l'impression d'avoir monopolisé la conversation. Parce qu'une lettre, son destinataire va l'ouvrir, la lire d'un trait, ou de deux, ou en quinze jours, ou en deux heures avec un café au milieu, ou même jamais et prétendre qu'il ne l'a jamais reçue. Une lettre, c'est, contrairement à tous ces moyens de communication virtuels dont nous raffolons tous, un truc que tu donnes complètement à une personne, dont elle peut faire ce qu'elle veut. Tu l'envoies et elle ne n'appartient plus, mais elle n'appartient qu'à un seul autre (qui a bien sûr le droit de la faire lire au monde entier, mais, bon, c'est lui qui prend la décision). C'est magique pour celui qui l'écrit. Pas sûre que ce soit toujours magique pour celui qui la reçoit.
Je tiens à dire que la réaction de Nathalie a été "Tu te livres un peu mais pas trop...". Neuf pages (!). Donc que ceux qui ne reçoivent que la moitié des pages ne se sentent pas brimés, on peut écrire beaucoup pour ne rien dire. La quantité ne fait pas (toujours) la qualité.
- Destination : Francfort
- Temps estimé : 1 jour (ouvré)
- Pages : 9
- Lettre écrite le : 06/06/2013
- Lettre mise à la Poste le : 07/06/2013
- Arrivée le : 08/06/2013
''Qu'est-ce donc que ce truc-là ?- Je tente d'écrire 30 lettres en 60 jours (et quelques) à trente personnes. Tout est expliqué là.
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