Nous sommes rentrés de Toulouse dimanche 2 janvier. Une gageure. Huit heures de voiture pour six-cent soixante-dix-huit kilomètres et six-cent mètres normalement "faisable" en 6 heures et 20 minutes (dixit mappy). Bien entendu, nous sommes partis relativement tôt (8h45) avec l'espoir de passer au travers les mailles du filet retour-de-vacances-attention-Bison-futé-a-dit-que-c'était-une-journée-orange. Peine perdue. Les parisiens et banlieusards (le nombre de voitures immatriculées dans les départements quatre-vint-dix quelque chose est tout simplement ahurissant) avaient tous faits le même calcul. Conclusion, huit heures, deux radars (qui ont dû s'embêter vu le monde et donc l'impossibilité d'aller au delà de la limite) et trois arrêts pipi-gazole-m&m's plus tard, nous arrivions, fourbus, à Paris. J'aime assez ces retours à la capitale, qui me font prendre la mesure de mon statut privilégié de provinciale exilée. Qu'il est bon de prendre sa voiture le matin, faire 35 km au milieu des vignes pour aller au boulot (vs 5 km et trois-quart d'heure sur le périph) ! Qu'il est bon de marcher cinq minutes pour passer de la campagne au centre-ville, en admirant la Cité (vs trois-quart d'heure de métro sous terre) ! Qu'il est bon de se dire que je ne suis pas parisienne ! Paris n'est jamais aussi belle que lorsqu'on la vit comme une transition. Il y maintenant plus de cinq ans que je hante les rues de la capitale et j'en apprécie chaque minute, simplement parce que je sais que peut-être, un jour, j'en partirai. Je finirai peut-être ma vie ici, cela dit, mais l'idée que mes racines sont ailleurs, sous un ciel plus bleu et auprès de vignes plus vertes m'aide à mieux apprécier mêmes les défauts de la ville lumière. Paradoxe s'il en est... mais savoir qu'autre chose existe est toujours bon pour le moral.